Le premier ministre François Legault et les chefs des partis de l’opposition sont allés se recueillir jeudi midi devant la garderie de Laval où deux enfants ont perdu la vie, mercredi. « Comment on fait pour continuer à vivre ? », s’est-il demandé en pensant aux parents endeuillés.

« On ne sera pas trop de huit millions et demi de personnes pour partager la douleur des enfants, des parents, des employés, des voisins, de tous ceux qui sont impliqués directement ou indirectement », a déclaré le premier ministre, après avoir déposé des fleurs à quelques mètres de l’endroit où s’est produit le drame.

Sur place, il a rencontré des hommes qui ont porté les premiers secours aux enfants, mais aussi la propriétaire et la directrice de la garderie qui ont dit sentir « beaucoup d’aide de la communauté ».

François Legault a salué « le courage, la bravoure » de ceux qui sont accourus les premiers sur les lieux et a invité les gens qui ont vécu de près ou de loin l’évènement à ne pas hésiter à aller chercher de l’aide.

« Acceptez d’aller parler. Même les enfants qui sont corrects, qui ont vu ça, les employés qui ont vu ça, ce sont probablement des images qu’ils vont garder toute leur vie », a déclaré M. Legault.

Il s’est notamment entretenu avec trois des cinq hommes qui ont porté secours aux enfants. « On s’est dit que si on avait fait plus d’efforts, on aurait pu sauver [la fillette décédée] », a avoué l’un d’eux au premier ministre.

« Allez voir pour de l’aide psychologique. Des fois, on se sent tough, mais ça revient », a conseillé François Legault. « Ne minimisez pas ce que vous avez fait, de sauter sur le gars », a-t-il ajouté plus tard.

Quant aux motivations qui ont pu pousser l’homme à commettre un tel geste, François Legault a réitéré que l’accusé n’était pas en attente de services en santé mentale.

« La famille, les proches de ce monsieur-là, il doit y en avoir qui se sentent coupables de ne pas avoir vu ça. Mais des fois, c’est difficile de le voir… quand on le voit, effectivement, il faut essayer de les convaincre d’aller chercher de l’aide », a déclaré François Legault.

« On se sent impuissant »

Les chefs de l’opposition étaient eux aussi sur place jeudi midi, et ont appelé ceux qui vivent de la détresse psychologique à aller chercher de l’aide.

« On appuie le gouvernement dans tous les gestes qu’il posera pour soutenir les familles endeuillées par ce drame », a déclaré le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay.

« On se sent impuissant. On se demande ce que nos mots peuvent bien valoir devant une tragédie aussi incommensurable que celle-là », a pour sa part déclaré le co-porte-parole solidaire Gabriel Nadeau Dubois.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre-Plamondon, a quant à lui dit ressentir de la « colère » à la suite de ce drame, tout en rappelant que l’entraide s’impose en de telles circonstances.