« Nadine, c’était une joie de vivre. J’avais toujours beaucoup de plaisir avec elle. » La propriétaire du logement de Nadine Flora Alinanyinyi est ébranlée par la mort de la jeune mère, retrouvée sans vie jeudi dans son appartement à Mont-Saint-Hilaire.

« C’est triste. Très, très triste. C’était vraiment une bonne personne », confie à La Presse la propriétaire, Marjolaine Dubois.

Vers 14 h jeudi, les policiers ont découvert la victime, inanimée, dans son domicile situé rue Joseph-Elzéar-Bernier. Elle a été transférée en centre hospitalier où son décès a été constaté. La cause de sa mort est toujours inconnue, a indiqué la sergente Audrey-Anne Bilodeau, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ).

À l’arrivée des policiers, un nourrisson se trouvait sur place. Il a été pris en charge et conduit à l’hôpital de façon préventive. Le dossier a été transféré aux enquêteurs des crimes contre la personne de la SQ.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Vers 14 h jeudi, les policiers ont découvert la victime, inanimée, dans son domicile situé rue Joseph-Elzéar-Bernier.

Vendredi matin, au passage de La Presse, d'impressionnantes taches de sang étaient visibles dans le corridor menant à l’appartement de la victime.

En matinée, des proches de la victime et des voisins étaient toujours rencontrés par des policiers, a indiqué la sergente Bilodeau.

Nadine Flora Alinanyinyi habitait au troisième étage d’un triplex, avec une collègue camerounaise, dans un quartier résidentiel de Saint-Hilaire. « Elles sont arrivées au Québec le 1er janvier 2020, en pleine tempête de neige », se remémore la propriétaire.

« Une personne douce et travaillante »

La femme de 34 ans était préposée aux résidants à la résidence Le Quartier Mont-Saint-Hilaire du Groupe Maurice depuis son arrivée du Cameroun en 2020. Elle était en congé de maternité depuis peu.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

La femme de 34 ans était préposée aux résidants à la résidence Le Quartier Mont-Saint-Hilaire du Groupe Maurice depuis son arrivée du Cameroun en 2020.

« Madame Alinanyinyi était reconnue comme une personne douce et travaillante et elle était fort appréciée de ses pairs et des résidants », a déclaré Marie-Ève Généreux, directrice des communications corporatives au Groupe Maurice, dans une déclaration envoyée à La Presse.

Comme deux de ses collègues camerounaises, elle avait été embauchée à la résidence dans le cadre d’un programme de recrutement à l’international. « [Elle] était toujours employée du Groupe Maurice trois ans plus tard, une belle fierté pour notre organisation », a ajouté Mme Généreux.

Le Groupe Maurice a indiqué offrir du support psychologique aux employés ainsi qu’aux résidants touchés par le drame, a indiqué Mme Généreux.

Un quartier ébranlé

Au lendemain du drame, l’incompréhension et la tristesse étaient palpables chez les résidants du quartier. « J’ai su qu’il se passait quelque chose quand j’ai entendu les policiers défoncer la porte arrière [jeudi] », se remémore Christian Groleau, qui habite dans le même immeuble que la victime.

« Dans les deux derniers jours, il y avait des traces de sang dans l’escalier extérieur qui monte à leur appartement. Je pensais que quelqu’un avait déboulé les marches et saigné du nez. C’était peut-être lié [à l’évènement] », dit M. Groleau.

Quelques immeubles résidentiels plus loin, Alonso Restrepo déblayait son auto au passage de La Presse. « C’est une catastrophe. Ça m’a beaucoup affecté », confie-t-il, attristé.

Sylvie Cloutier, qui habite à quelques mètres des lieux du drame, est tout aussi bouleversée par la mort de la mère de famille. « J’étais tellement surprise. C’est très tranquille normalement, dit-elle. C’est rendu que ça fait peur. Ça fait peur de sortir. Ça m’inquiète. »