Une fraudeuse récidiviste a été condamnée à 10 mois de prison pour avoir pigé plus de 70 000 $ dans les recettes de son employeur, alors qu’elle était gérante d’une station-service. Dans un autre dossier, Manon Hubert a mis fin à une saga judiciaire le mois dernier en reconnaissant avoir floué des centaines de voyageurs.

La femme de 57 ans espérait s’en tirer avec 90 jours de prison et 240 heures de travaux communautaires. Mais la juge Ellen Paré ne s’est pas montrée aussi clémente. En plus d’une peine de 10 mois de prison, Manon Hubert devra ainsi rembourser 73 000 $ d’ici huit ans pour éviter une peine de prison supplémentaire de 18 mois. Le procureur de la Couronne, MCimon Sénécal, demandait 12 mois de prison.

Manon Hubert avait été reconnue coupable de fraude, de faux et d’usage de faux au terme de son procès en octobre 2021 au palais de justice de Saint-Hyacinthe. « Je n’ai pas cru son témoignage. Il soulève des questionnements tellement l’insistance avec laquelle elle diminue son rôle [est grande] », avait tranché la juge Paré.

À l’époque du crime, en 2015, Manon Hubert était alors en attente de procès à Montréal pour une fraude majeure de centaines de milliers de dollars. Gérante d’une station-service de Mont-Saint-Hilaire, elle supervisait néanmoins une dizaine d’employés. C’est dans ce contexte que la fraudeuse a mis la main sur une partie des recettes de son patron.

Pour faire diversion, avant d’être congédiée, Manon Hubert avait déposé une plainte à la police pour dénoncer un ex-collègue. Au procès, elle a ainsi jeté tout le blâme sur cet ex-collègue en mettant l’accent sur son propre « rôle de justicier ». Or, la juge n’a pas mordu à l’hameçon. « [L’accusée] se contredit facilement et souvent, elle ajuste sa version antérieure », avait-elle conclu.

En octobre 2022, Manon Hubert a plaidé coupable dans un dossier qui traînait depuis des années devant les tribunaux. Elle a ainsi reconnu avoir orchestré une fraude de 747 000 $ en 2010 et 2011 en vendant à des centaines de clients des voyages au rabais qu’elle n’était pas en mesure de payer à un voyagiste.

Elle avait d’abord plaidé coupable en avril 2018 avant de changer son fusil d’épaule quelques mois plus tard au moment de l’imposition de la peine. En septembre 2021, la juge Julie Riendeau avait accepté le retrait de son « plaidoyer de culpabilité », puisque Manon Hubert n’avait pas pu prendre une décision « éclairée » en raison de son « marasme psychologique ».

Les observations sur la peine sont prévues en janvier prochain.