La police de Longueuil enquête sur le meurtre mystérieux d’un homme dans la quarantaine, poignardé lundi soir puis emmené à l’Hôpital Charles-Le Moyne. L’affaire demeure pour le moins nébuleuse : la police n’a jusqu’ici identifié aucune scène de crime et la victime a été transportée à l’hôpital par une autre personne, considérée comme un « témoin » dans l’enquête.

C’est vers 13 h 30, lundi, que le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) rapporte avoir été appelé à se rendre sur les lieux de l’établissement de santé, qui avait lui-même contacté le 911. Une victime « blessée sérieusement par arme blanche » venait d’y être transportée par un citoyen à bord d’un véhicule quatre portes Subaru Impreza 2011 de couleur noire.

Selon nos informations, la victime était en détresse à son arrivée à l’hôpital, ayant subi des blessures importantes à l’abdomen.

Dans les heures qui ont suivi, en soirée, l’homme a malheureusement succombé à ses blessures. Une autopsie devait être pratiquée sur son corps mardi, mais déjà, les autorités affirmaient en début de journée que tout indique que la victime « aurait été poignardée ».

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

L’Hôpital Charles-Le Moyne

En entrevue, le porte-parole du SPAL, François Boucher, a indiqué qu’il est « peu commun ni quotidien » pour ses équipes d’enquêter sur une affaire pareille. « Que le centre hospitalier communique avec nous sans appel au 911 pour rapporter un évènement aussi majeur, on ne peut pas dire que c’est fréquent. En fait, ce n’est pas commun ni quotidien du tout », a-t-il reconnu.

La difficulté, dit-il, est que la police « n’a pas de scène de crime ». « On fait des vérifications, mais jusqu’ici, on n’a pas de lieu exact où on peut relier la victime. Ça aurait pu avoir lieu à Longueuil, mais aussi à l’extérieur du territoire. Autrement dit, on ne veut pas se limiter au territoire de l’agglomération. On n’exclut vraiment rien », poursuit l’agent Boucher.

Un « témoin » pour l’instant

À ce stade, la personne qui a transporté la victime vers l’hôpital est considérée comme un « témoin ». On ignore si elle sera inculpée ou relâchée. « Nos enquêteurs ont des éléments à corrober avec la version que la personne nous donne et les circonstances. C’est la seule personne qu’on a en vue et qui aurait été en contact avec la victime. Il y a donc plusieurs vérifications à faire », mentionne M. Boucher.

Ce dernier rappelle que « le gros du travail des enquêteurs se fait habituellement à la base d’une scène de crime ». « C’est elle qui parle beaucoup. Là, sans scène, on a la victime et on n’a rien d’autre pour travailler. Il faut donc travailler avec rigueur à retrouver cette scène », insiste-t-il.

D’ailleurs, la police longueuilloise lance un large appel au public dans le Grand Montréal : toute personne qui aurait des informations pertinentes à transmettre en lien avec ce meurtre, ou qui aurait été témoin d’un élément « ayant précédé le transport de la victime vers l’hôpital », est invitée à contacter rapidement le 450-463-7211. Un traitement confidentiel pourra vous être assuré.

Au cours des prochains jours, le SPAL s’engage à faire part à la population des nouveaux développements potentiels de l’enquête, qui risque de susciter beaucoup de questions dans la communauté.

Avec Daniel Renaud, La Presse