La famille de l’enfant qui devait être extubé, sur ordre de la Cour supérieure, portera sa cause en appel. Le CHU Sainte-Justine devra donc attendre avant de retirer le tube endotrachéal du garçon de 5 ans qui a frôlé la noyade dans la piscine familiale, en juin dernier.

Le centre hospitalier a eu recours aux tribunaux au début du mois de septembre parce que les parents s’opposent au plan de traitement proposé par les médecins, a rapporté La Presse la semaine dernière. Ceux-ci affirment que le tube respiratoire est contre-indiqué dans la situation de l’enfant qui a passé entre 15 et 20 minutes sous l’eau. La ventilation mécanique est « inutile pour améliorer sa condition neurologique, elle est susceptible de causer des dommages sérieux, voire fatals », soutiennent-ils.

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La famille souhaite toutefois que l’enfant soit réintubé en cas d’échec de l’extubation. Cet « essai » permettrait de comprendre pourquoi la manœuvre n’a pas fonctionné et « maximiserait les chances de succès d’une extubation subséquente », a fait valoir leur avocat, MPatrick Martin-Ménard, devant la Cour.

Dans sa défense, le père, qui est de confession protestante, a également soutenu qu’il « ressent que [son fils] sera le premier cas à vivre un rétablissement complet et qu’il pourra retourner à son état de base ».

Dans sa décision, le juge Bernard Jolin a pour sa part souligné que « l’objectif [des parents] consiste à maintenir [l’enfant] intubé aussi longtemps que possible pour permettre l’accomplissement d’un miracle ». Il a ainsi autorisé les médecins de Sainte-Justine à procéder au plan de traitement qui inclut l’extubation. La famille a porté la cause en appel, lundi.

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MPatrick Martin-Ménard, avocat des parents du garçon

« Dans le contexte d’une décision aussi importante, une décision qui peut avoir une incidence sur la vie de l’enfant, on est d’avis que le juge de première instance a commis des erreurs de droit et des erreurs de fait. Nous allons donc soumettre ça à la Cour d’appel pour qu’elle révise le jugement », a indiqué MMartin-Ménard, refusant cependant d’étaler ses arguments sur la place publique pour le moment.

« Les parents continuent à passer le plus de temps possible au chevet de leur fils et à s’occuper de lui. Ils anticipent les prochaines étapes de ce processus », a-t-il ajouté au sujet de ses clients.

L’enfant se trouve dans un coma profond depuis le 12 juin. Des signes montrent qu’il peut respirer par lui-même, mais il demeurera inconscient même si l’extubation réussit, selon les médecins. Le patient n’aura « pas de pensées, pas d’audition, pas de vision, pas de mouvements intentionnels, [il sera] dépendant pour tous les aspects de la vie quotidienne », a expliqué un médecin consulté pour émettre un deuxième avis.

La cause sera entendue d’ici quelques semaines.