Après un début d’année chaud, les fusillades sont en forte baisse depuis cet été à Montréal. Cette accalmie pourrait même signifier que 2022 connaîtra moins d’évènements de coups de feu que l’an dernier.

Alors qu’on a enregistré 81 meurtres, tentatives de meurtre et décharges d’armes à feu sur l’île de janvier à mai 2022 inclusivement, contre 60 pour la même période l’an dernier, la tendance a été complètement inversée pour les mois de juin à septembre, selon des statistiques obtenues auprès du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Ainsi, pour les mois de juin à septembre, 105 évènements de coups de feu sont survenus à Montréal en 2021 contre 73 pour la même période cette année, une baisse d’environ 30 %.

La diminution est également sensible lorsqu’on retient uniquement les décharges d’armes à feu sans victimes : il y en a eu 68 pour les mois de juin à septembre en 2021, contre 42 pour la même période cette année, une baisse de 38 %.

17 %

Moins d’armes à feu ont été saisies par les policiers du SPVM depuis le début de l’année comparativement à la même période en 2021 : 384 contre 465, une baisse de 17 %.

Alors que 2022 semblait vouloir être encore plus sombre que 2021, on a enregistré 154 meurtres, tentatives de meurtre et décharges avec armes à feu entre janvier et septembre cette année, comparativement à 165 pour la même période l’an dernier, soit une baisse de 7 %.

Le SPVM prévient toutefois qu’il s’agit de statistiques préliminaires et que les données sont comptabilisées chaque mois à partir des rapports d’évènements rédigés par les policiers.

Bien malin qui pourrait expliquer les raisons de cette baisse. De plus, on ne sait pas ce qui attend les Montréalais durant les trois derniers mois de l’année.

Un tournant

Depuis le début de l’année, même durant les mois où il y a eu moins d’évènements de coups de feu, Montréal a connu certaines journées particulièrement chaudes, notamment le 23 août, alors que deux hommes ont été tués par balle à une demi-heure d’intervalle, l’un dans le stationnement du Centre Rockland, l’autre sur la terrasse d’un restaurant de la rue Saint-Denis.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Périmètre de sécurité établi au Centre Rockland, le 23 août dernier, après une fusillade

À la suite de ces évènements qui ont soulevé l’émoi parmi la population, la directrice par intérim du SPVM, Sophie Roy, et son état-major ont annoncé la création du programme Arrêt.

Il s’agit d’une équipe composée d’une soixantaine de policiers — patrouilleurs et enquêteurs — affectés exclusivement à la saisie d’armes à feu. Il est toutefois encore trop tôt pour dresser un bilan de ce programme.

Outre les policiers du programme Arrêt, les enquêteurs des Équipes multisectorielles dédiées aux armes à feu (EMAF) et des escouades Stupéfiants chapeautées par la Division du crime organisé (DCO) luttent contre la prolifération des armes à feu dans la métropole, sans oublier les patrouilleurs qui en saisissent lors d’interventions de routine.

Les enquêteurs du SPVM sont également présents dans les Équipes intégrées de lutte au trafic d’armes (EILTA), qui sont le fer de lance de la stratégie québécoise Centaure annoncée par le gouvernement Legault l’an dernier.

Diminution à Laval

Il y a un mois, le Service de police de Laval (SPL) a annoncé une diminution de 52 % des évènements de coups de feu sur son territoire depuis le début de cette année par rapport à la même période l’année précédente.

Le directeur du SPL, Pierre Brochet, a expliqué cette diminution par l’adoption d’une stratégie d’intervention cet été qui consiste à exercer de la pression sur les individus à problèmes qui sont connus sur l’île Jésus.

Pour joindre Daniel Renaud composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.