Un quartier résidentiel de Laval était encore sous le choc samedi après-midi, au lendemain de la mort d’un homme dans la trentaine, atteint par plusieurs projectiles d’armes à feu dans le secteur de Saint-François.

Les agents du Service de police de Laval (SPL) ont été appelés vendredi vers 23 h 20, après avoir reçu plusieurs appels signalant des détonations rue du Canada, dans le secteur de Saint-François à Laval.

« C’était vraiment comme un son de mitraillette », affirme un jeune homme qui a entendu les nombreux coups de feu vendredi soir, alors qu’il était sorti fumer dans sa cour avec son ami. Il a immédiatement appelé les policiers. Il se souvient avoir entendu une personne hurler : « C’est mon frère, c’est mon frère », avant que quelqu’un d’autre crie de douleur. Le jeune homme habite Saint-François depuis plusieurs années, et n’a jamais été témoin d’un tel évènement. « C’est la première fois qu’on vit vraiment une fusillade. »

Sur les lieux, les autorités ont trouvé un homme blessé par balle alors qu’il se trouvait dans son Jeep Cherokee noir. Il est mort sur place malgré plusieurs tentatives de réanimation. Selon nos informations, la victime est Stéphane Risler Achille, un homme de 31 ans. Il était assis dans son véhicule et a été la cible d’au moins une dizaine de balles, rapportent nos sources.

Le ou les présumés tireurs étaient en voiture et circulaient à proximité de la victime, avant de prendre la fuite. Il n’y avait aucune arrestation dans ce dossier au moment d’écrire ces lignes.

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

La scène du meurtre à Laval, samedi

Des résidants inquiets

Le quartier résidentiel de Saint-François était plutôt tranquille samedi après-midi, au lendemain de l’homicide qui continuait de semer de l’inquiétude dans le voisinage. Selon des résidants, la victime a été tuée devant son logement, un récent condominium au bout de la rue du Canada.

Une femme, qui habite ce même immeuble depuis un an, soupçonne qu’il se déroulait des activités « louches » dans son logement depuis quelque temps. Elle a remarqué un « va-et-vient » de gens consommant de la drogue dans l’établissement. « Ce n’est pas rassurant », s’inquiète la dame.

Même scénario pour un père de famille, dans sa voiture avec son fils, qui trouve inquiétante la fusillade qui s’est produite près de sa résidence. « On ne s’attendait pas à ça », déclare-t-il.

« Ça fait deux ans que je suis ici, et je n’ai jamais rien vu. Là, c’est un peu inquiétant », déplore Cynthia, qui occupe un appartement avoisinant. Elle était sur son balcon vendredi soir quand de nombreux policiers ont afflué vers la scène de crime.

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

La scène du meurtre à Laval, samedi

Connu dans le milieu des stupéfiants

Un périmètre de sécurité a été établi pour procéder à l’enquête. Le maître-chien et l’identité judiciaire se sont rendus sur la scène samedi matin. Des témoins du meurtre ont également rencontré les enquêteurs, a précisé l’agente Stéphanie Beshara, porte-parole du SPL.

Stéphane Risler Achille n’avait pas de lourds antécédents judiciaires. Il avait plaidé coupable en 2015 à des accusations de possession de drogue.

Selon des informations policières, la victime serait un vendeur de stupéfiants et un proxénète. Le défunt ne faisait pas partie d’une organisation criminelle, mais il avait déjà été vu en présence de membres d’un gang de rue du secteur et dans certains de leurs vidéoclips de musique. Tout indique qu’il s’agirait d’un règlement de compte entre deux gangs de rue.

Le meurtre de Stéphane Risler Achille est le quatrième homicide par arme à feu sur le territoire du SPL, portant à six le nombre total d’homicides commis à Laval depuis le début de l’année, souligne Stéphanie Beshara.

Samedi, en soirée, la Sûreté du Québec a annoncé qu'elle prenait en main l'enquête, en collaboration avec le Service de police de Laval.

Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse