Avec l’entrée en service prochaine d’une nouvelle escouade destinée uniquement à la lutte contre les armes à feu, les policiers du SPVM passeront à un niveau supérieur dans leur combat contre les violences armées qui secouent la métropole.

La directrice générale par intérim du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Sophie Roy, a réuni ses cadres à la dernière minute vendredi matin pour leur donner des détails sur cette nouvelle escouade dont la création a été révélée dans La Presse jeudi. Nous avons obtenu des informations sur les annonces et discussions faites durant cette rencontre.

Les cadres ont appris que la nouvelle escouade sera opérationnelle autour du 12 septembre et comptera une soixantaine de policiers, principalement des patrouilleurs, mais aussi des enquêteurs et des agents de renseignement.

« La mission rime avec pression et répression. On l’avait oublié depuis un bout de temps, mais je pense que la faveur populaire, médiatique et politique est derrière nous. On va demander aux policiers de faire ce pour quoi ils sont entrés dans la police. On va quand même leur demander de le faire avec le plus grand des respects, avec courtoisie, politesse et jugement. Le but, c’est de sécuriser le bon monde et de déranger le pas bon », a déclaré le directeur adjoint aux opérations de la gendarmerie, Jean-Michel Sylvestre.

La lutte contre les violences armées, « c’est l’affaire de tout le monde, pas seulement des équipes dédiées à la problématique », a-t-il ajouté.

Cellule de crise

M. Sylvestre a expliqué qu’une « cellule de crise » composée d’experts, c’est-à-dire des directeurs de toutes les sections, a été mise en place pour trouver des solutions.

Il a prévenu les cadres que la direction allait leur demander un investissement supplémentaire de leurs ressources et qu’il fallait dégarnir certains quartiers.

Outre la création de cette nouvelle escouade, les effectifs de l’escouade Éclipse, spécialisée dans la surveillance des établissements licenciés, la collecte de renseignement et les interpellations, ont été bonifiés temporairement d’une trentaine de policiers depuis jeudi soir.

Déjà, les membres de l’escouade ont saisi une arme dans la nuit de jeudi à vendredi, lors de leur patrouille.

Durant la réunion, les cadres ont souligné à quelques reprises que la population, les médias et le politique étaient derrière les policiers et qu’ils se sentaient appuyés.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Sophie Roy, directrice générale par intérim du Service de police de la Ville de Montréal

Mme Roy a dit « qu’elle voyait là une opportunité qui n’était pas là auparavant ». Elle a admis que la situation était difficile, mais a assuré que le SPVM la maîtrisait.

Elle a également rassuré ses cadres sur les relations « qui étaient bonnes » avec tous les ordres de gouvernement, et avec l’École nationale de police du Québec (ENPQ).

La directrice générale par intérim a dit qu’elle avait eu une discussion avec les responsables de l’ENPQ pour que le SPVM, qui fait face à un problème d’effectifs, puisse obtenir plus de cohortes de candidats policiers, et qu’elle devait avoir une autre discussion lundi prochain.

« Je m’attends à ce que tous les chefs d’unités soient présents avec leurs troupes sur le terrain. Il n’est pas question de virer la ville à l’envers et de partir à la chasse, et il faut agir comme une police moderne », a déclaré Mme Roy.

L’une de ses directrices adjointes, Anne Chamandy, a ajouté que la situation « était complexe et n’allait pas être réglée en quelques semaines », mais qu’il fallait dire aux policiers qu’ils ont tout de même « une obligation de moyens ».

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.