(Vancouver) Un avocat de la dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou, accuse l’ancien président américain Donald Trump d’avoir utilisé la procédure d’extradition la concernant comme levier dans les négociations commerciales avec la Chine.

Richard Peck a déclaré à la Cour suprême de la Colombie-Britannique que les propos de M. Trump devant les médias après l’arrestation de Mme Meng équivalaient à un abus de procédure et à une « tache » sur les procédures au Canada.

Mme Meng a été arrêtée à l’aéroport de Vancouver le 1er décembre 2018 à la demande de responsables américains relativement à des accusations de fraude qu’elle et Huawei réfutent.

L’argument repose sur les commentaires de Donald Trump formulés dix jours après l’arrestation, quand on lui avait demandé si les États-Unis interviendraient dans le dossier de Mme Meng pour obtenir un meilleur accord avec la Chine.

Richard Peck a cité M. Trump en disant qu’il « interviendrait certainement » s’il pensait que c’était nécessaire.

Les avocats du procureur général du Canada, qui représentent les États-Unis dans cette affaire, entendent répliquer que l’importance des propos du président Trump n’est pas fondée puisqu’il a quitté la Maison-Blanche.

« Avec cette déclaration, Mme Meng est devenue une monnaie d’échange, un pion dans cette compétition économique entre ces deux superpuissances. Ces mots constituent la salve d’ouverture de cette guerre commerciale », a plaidé M. Peck devant la cour.

L’équipe juridique de Mme Meng a commencé mercredi à présenter ses arguments, selon lesquels elle aurait été victime d’un abus de procédure et que la procédure contre elle devrait être suspendue.