Un adolescent de 13 ans est mort samedi matin après avoir été trouvé inanimé au fond de la piscine publique Maisonneuve, à Montréal. Un sombre évènement, alors que s’amorce la Semaine de prévention de la noyade ce dimanche.

« Un appel a été fait au 911, peu après 4 h samedi matin, pour un jeune retrouvé inconscient dans une piscine publique », a indiqué l’agente Caroline Chèvrefils, porte-parole du SPVM. L’incident a eu lieu dans la piscine publique Maisonneuve de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Ce sont les policiers arrivés sur les lieux qui ont sorti l’adolescent de l’eau. Il a été transporté à l’hôpital dans un état alors considéré comme critique, mais son décès a été constaté peu après son arrivée. L’enquête a été prise en charge par le Bureau du coroner.

L’accès à la piscine était pourtant fermé et verrouillé, a confirmé Constance Lauzon, responsable des communications de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. « Aucune défaillance n’a été relevée sur les lieux de l’installation », a-t-elle précisé par courriel.

Lors du passage de La Presse samedi midi, les résidants étaient bouleversés par la nouvelle. « C’est épouvantable », soupire Stéphane Caron, en visite au jardin communautaire en face de la piscine.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Geneviève Fournier, résidante du quartier, est ébranlée par le décès de l’adolescent.

Geneviève Fournier, mère d’une adolescente de 13 ans, est ébranlée. « On est impuissants, parce qu’on ne sait pas qui c’est. On est comme en deuil sans savoir de qui », constate cette dernière, qui habite près de la piscine et s’implique dans le quartier.

« C’est d’une tristesse incroyable », lance Geneviève Fournier. « Treize ans, ce n’est pas un âge pour mourir », ajoute-t-elle.

Le maire de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Pierre Lessard-Blais, a offert ses condoléances à la famille de l’adolescent. « Toute la lumière doit être faite sur les circonstances de cet évènement tragique », a-t-il déclaré.

« Y avait-il des témoins ? »

Pour Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec, la principale question est de savoir si l’adolescent était seul au moment des faits. « Est-ce qu’il savait nager ? Est-ce qu’il a eu une défaillance ? […] Y avait-il des témoins ? », questionne-t-il.

Sur 95 décès liés à l’eau l’an dernier, la moitié des victimes étaient seules. « Il n’y avait personne pour les extirper ni pour appeler le 911 », explique Raynald Hawkins. Ce dernier rappelle que les noyades dans les piscines publiques représentent moins de 1 % des cas. « Somme toute, c’est plus souvent parce qu’il n’y a pas de surveillance », souligne-t-il.

Semaine la plus mortelle

Le décès de samedi matin porte à 40 le nombre de personnes qui se sont noyées depuis le début de 2021 au Québec. L’année dernière, à pareille date, on rapportait 46 décès liés à l’eau.

Cette année, la semaine de prévention de la noyade se déroule du 18 au 24 juillet. « C’est la semaine où, malheureusement, on observe le plus de noyades au Québec et au Canada », souligne Raynald Hawkins.

Quatre-vingt-quinze morts par noyade ont été recensées en tout l’année dernière. C’est près de deux fois plus qu’en 2019, où on avait déploré 59 décès. Cette hausse inquiète Raynald Hawkins, qui estime que les mêmes éléments sont réunis cette année. « Tous les gens sont au Québec et tous les gens ont acheté une piscine ou un sport de pagaie », énumère-t-il.

Le directeur général de la Société de sauvetage du Québec rappelle les mesures de sécurité pour prévenir les noyades : ne jamais être seul et toujours porter son gilet de sauvetage sur une embarcation.

Raynald Hawkins souligne qu’il est important de ne pas surestimer sa capacité à nager. « C’est facile de faire deux ou trois coups de brasse ou de nager en petit chien. C’est tout autre chose quand tu es pris dans un courant de rivière », prévient-il. Et surtout, l’alcool et l’eau ne font pas bon mélange, conclut ce dernier.

Le 25 juillet sera la première journée mondiale de la prévention de la noyade déclarée par l’ONU. « Prenez le temps de suivre nos conseils de sécurité, comme ça, vous aurez des anecdotes à raconter de vos vacances d’été », conclut Raynald Hawkins.

Avec La Presse Canadienne