Ses arrestations à répétition pour possession d’arme, la dernière fois à peine trois mois après une infraction similaire, faisaient en sorte que Vladimir Laguerre avait une côte abrupte à remonter pour espérer la clémence d’un juge. Trop abrupte.

Alors que la Poursuite demandait six ans d’emprisonnement et la Défense, une peine à purger dans la collectivité, la juge Karine Giguère de la Cour du Québec a condamné mercredi le récidiviste de 31 ans à une peine de cinq ans, à compter de ce jour, au palais de justice de Montréal.

En 2017, Laguerre et d’autres individus ont fait l’objet d’une importante enquête des Crimes majeurs du SPVM. En mars 2017, alors qu’il se trouvait dans une automobile, il a été arrêté pour avoir eu une arme en sa possession. Il était déjà sous le coup d’une interdiction de possession d’arme.

À peine trois mois plus tard, les policiers ont perquisitionné sa résidence et trouvé, dans un coffre-fort, un pistolet de calibre 9 mm démonté et non chargé, et des munitions.

En 2019, Laguerre a été condamné à quatre ans et demi pour l’arme trouvée sur lui dans la voiture et pour le bris d’ordonnance. Sa peine — en soustrayant la détention préventive — a pris fin le 11 novembre 2020 mais Laguerre est demeuré détenu en attendant la fin des procédures entamées à la suite de la découverte du pistolet 9 mm démonté trouvé chez lui.

Il a présenté une requête dans le but de casser le mandat de perquisition, en vain. Il a été déclaré coupable pour la possession de l’arme et pour bris d’ordonnance le 2 novembre dernier mais ses avocates ont déposé un avis d’appel.

« J’ai fait mes choix »

Malgré cette procédure en suspens, la juge Giguère l’a condamné mercredi à quatre ans pour la possession d’arme et à une année consécutive pour le bris de l’ordonnance.

« La gravité du crime est évidente. Il s’agit de la quatrième condamnation en semblable matière, intervenue seulement trois mois après une arrestation pour des raisons similaires », a dit la magistrate, qui a également souligné le fait que Laguerre n’a pas témoigné.

« C’est son droit. Mais le Tribunal est dans l’impossibilité d’évaluer ses remords et sa conscientisation. On ne sait pas quels sont les risques de récidive », a-t-elle ajouté.

La juge a également relevé la dangerosité des armes prohibées et à autorisation restreinte pour la sécurité des citoyens, et précisé qu’elles n’étaient pas conçues pour le sport mais faites pour tuer.

Elle a ajouté que Laguerre connaissait les conséquences d’avoir une arme à feu prohibée en sa possession car, sur l’écoute, il a même dit à une proche qu’il allait faire au moins trois ans s’il se faisait prendre, car il serait considéré comme un récidiviste.

« Vis ta vie, moi j’ai fait mes choix », lui a-t-il dit, en s’excusant.

En soustrayant la détention préventive, il reste à Laguerre quatre ans et huit mois à purger.

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