Un Montréalais impliqué dans une tentative de meurtre en 2012 a reconnu sa culpabilité dans une attaque à la machette d’une rare violence. Malgré son lourd casier criminel, Ahmadou Malcolm Diop a écopé d’une peine « clémente » de cinq ans de détention pour cette tentative de meurtre.

« Si je comprends bien entre les lignes, n’eût été la collaboration incertaine ou changeante [de la victime], la peine à laquelle M. Diop aurait pu faire face serait plus grande définitivement, compte tenu de son antécédent judiciaire », a résumé la juge Nathalie Duchesneau, le 15 juin dernier, au palais de justice de Montréal. Celle-ci a alors entériné la suggestion commune des avocats à la suite du plaidoyer de culpabilité de l’accusé pour tentative de meurtre.

« Ça aurait pu facilement être une peine de sept ans de prison », a ensuite relevé le procureur de la Couronne. « La peine que vous me suggérez est tout de même au bas de l’échelle compte tenu de l’accusation, des blessures et des antécédents judiciaires », a ajouté la juge Duchesneau.

Dans les faits, l’homme de 27 ans a été condamné à 600 jours de prison pour cette tentative de meurtre, en prenant en considération les deux années et demie passées en détention préventive.

Selon le résumé des faits présenté en cour, Ahmadou Malcolm Diop s’est rendu chez la « maîtresse » de la victime, Yannick Duguay, le 20 mars 2018, accompagné de deux hommes cagoulés. Les trois hommes ont alors asséné de nombreux coups de machettes à la victime. Gravement blessé, Yannick Duguay s’est pratiquement fait sectionner le bras.

Parmi les trois assaillants, seul Ahmadou Malcolm Diop a été arrêté, puisque la victime a pu identifier celui-ci. L’ADN de l’accusé a également été retrouvé sur le manche de la machette.

Lors de l’enquête préliminaire, Yannick Duguay était alors en détention pour une autre affaire. Il a signalé à la cour témoigner contre son gré, mais a finalement admis que l’accusé était son agresseur. Cependant, la victime risquait de ne pas se présenter au procès, selon la défense.

« C’est pour ça que la sentence peut sembler clémente à première vue. Elle prend en considération les chances de succès ou non d’un procès », a relevé l’avocat de la défense, MRichard Tawil. Pour le ministère public, l’issue du procès n’avait toutefois « aucun doute », puisque le témoignage de la victime à l’enquête préliminaire demeurait valable.

« La peine peut sembler à première vue dans le bas de l’échelle, mais n’est pas déraisonnable », a conclu la juge.

Ahmadou Malcolm Diop n’en est pas à sa première condamnation pour un crime violent. En 2012, il avait été accusé de deux tentatives de meurtre avec le chef de gang Jean-Philippe Célestin. Il aurait été le garde du corps de celui-ci. Il avait plaidé coupable à un chef réduit de voies de fait graves et avait écopé de 41 mois de détention.