(Québec) Un épileptique qui avait happé mortellement une femme enceinte à Québec en 2016 a été reconnu coupable mercredi de trois chefs d’accusation de négligence criminelle.

Jonathan Falardeau-Laroche sortait tout juste d’un rendez-vous avec son médecin traitant au Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL), le 10 août 2016, lorsqu’il a happé avec sa voiture Marie-Pier Gagné, qui traversait à pied le boulevard Laurier. Mme Gagné, enceinte de 40 semaines, arrivait du Centre mère-enfant du CHUL. La femme est morte de ses blessures, mais le bébé a pu être sauvé ; une autre automobiliste a aussi été blessée.

Le juge Pierre-L. Rousseau, de la Cour du Québec, a conclu mercredi que le jeune homme avait fait preuve d’une « insouciance téméraire et déréglée » à l’égard de la vie d’autrui lorsqu’il a décidé de prendre le volant, à l’encontre de l’avis de son médecin traitant et de son entourage.

PHOTO JEAN-MARIE VILLENEUVE, ARCHIVES LE SOLEIL

Des toutous et des fleurs avaient été déposés à l’endroit de l’accident.

Le juge a reconnu M. Falardeau-Laroche coupable des trois chefs d’accusation portés contre lui : négligence criminelle ayant causé la mort de la mère, négligence criminelle ayant causé des lésions corporelles au bébé à naître, et négligence criminelle ayant causé des lésions corporelles à une autre personne.

Le procureur de la Couronne, Thomas Jacques, a salué le « jugement étoffé » du magistrat. « Le juge a rappelé que de conduire un véhicule à moteur constitue un privilège et non un droit, et il a retenu le niveau élevé d’insouciance téméraire et déréglée » de l’accusé, a-t-il dit à sa sortie de la salle d’audience.

« (L’accusé) a pris la décision de conduire à l’encontre de l’avis de son médecin traitant, de ses collègues de travail […] Il était conscient des limites de sa condition médicale, et en fonction d’un accident survenu sur le pont Laporte plusieurs mois plus tôt. »

Un rapport présentenciel demandé par le juge sera déposé en cour le 3 décembre et on fixera alors une date d’audience pour les observations sur la peine, a indiqué Me Jacques. Le procureur n’a pas voulu dévoiler mercredi la peine que la Couronne compte recommander au juge Rousseau, mais il a tout de même souligné que « l’enfant de la défunte est l’une des victimes : il avait subi des fractures importantes, des lésions importantes à l’époque ».