(Montréal) La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, s’inquiète des meurtres spectaculaires des derniers jours impliquant apparemment des membres du crime organisé et craint que les organisations criminelles fassent éventuellement des victimes collatérales.

Au cours des derniers jours, trois fusillades sont survenues dans des lieux publics.

Dimanche soir, un homme a été abattu lors d’une fusillade qui a éclaté dans un secteur résidentiel de Lachenaie à Terrebonne, au nord-est de Montréal. La personne qui a ouvert le feu devant une résidence a réussi à prendre la fuite vers une destination inconnue avant l’arrivée des premiers agents du Service de police de Terrebonne.

Vendredi soir, c’est dans un restaurant bondé du boulevard Leduc, dans le secteur du quartier DIX30 à Brossard, qu’un homme a ouvert le feu, atteignant un individu âgé de 25 ans qui a succombé à ses blessures au cours de la nuit à l’hôpital. Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) ne rapporte pas encore d’arrestation à propos de cette affaire.

Et le 4 mai, en fin de soirée, un homme lié à la mafia, Salvatore Scoppa, a été la cible de coups de feu dans l’entrée d’un hôtel de Laval situé sur la voie de desserte de l’autoroute 15. Le tireur n’a pas été retrouvé par les policiers.

Questionnée à ce sujet lors d’un point de presse à Montréal, lundi, Mme Guilbault s’est dite estomaquée des événements des derniers jours et a salué l’intention des corps policiers d’intensifier leur lutte contre le crime organisé.

« Soyez assurés que les moyens seront à la hauteur de la situation. C’est évidemment quelque chose de complexe, il faut miser sur la coordination entre les divers corps de police », a-t-elle indiqué.

Laval intensifie ses efforts

Dans la foulée de la fusillade du 4 mai, le SPAL a annoncé qu’il mettrait sur pied le « projet Répercussion », qui vise à assurer une plus grande présence policière dans les lieux fréquentés par des individus liés au crime organisé.

Les policiers mèneront des contrôles aléatoires et exécuteront des mandats dans des endroits fréquentés par des organisations criminelles italiennes.

« On veut passer un message que c’est inacceptable d’aller dans un endroit public et tirer des coups de feu comme ça », a indiqué en entrevue le chef de police de Laval, Pierre Brochet.

M. Brochet dit ne pas avoir vu de tels événements depuis la guerre des motards dans les années 1990. Mais rien n’indique que la situation actuelle relève d’une guerre entre organisations criminelles, selon le chef de police.

« Il y a certains règlements de compte, a-t-il expliqué. Mais on ne parle pas d’une guerre. »