Le refuge d’urgence pour sans-abri ouvert pendant la pandémie dans l’Hôtel-Dieu de Montréal accueillait des personnes nécessitant des soins de santé particuliers, mais n’était pas en mesure de leur donner les soins requis, dénonce le Protecteur du citoyen, dans un rapport d’intervention rendu public mardi.

« L’enquête du Protecteur du citoyen révèle que le Refuge a admis des personnes à la suite de références faites par différents organismes, centres hospitaliers et établissements du réseau de la santé », indique le rapport de l’organisme. Cela a mené à « la présence dans le Refuge de personnes ayant des limitations physiques importantes, un profil gériatrique ou des difficultés comportementales. »

Or, le refuge de 180 places, ouvert en juillet 2021, ne dispose pas du personnel spécialisé pour prendre en charge de tels cas.

Une évaluation des besoins a été réalisée rapidement l’automne dernier, avant même que le Protecteur du citoyen produise son rapport, assure le CIUSSS du Centre-Sud de Montréal, qui finance le refuge, géré par les organismes Mission Bon Accueil et Mission Old Brewery.

« Il y avait 22 personnes sur la totalité des usagers qui avaient besoin de soins particuliers, et deux ont été orientées vers des milieux mieux adaptés à leur condition », révèle Jean-Nicolas Aubé, porte-parole du CIUSSS du Centre-Sud de Montréal. Les 20 autres auraient quitté le refuge de leur propre chef, dit-il.

Le Protecteur du citoyen mentionne que ces personnes ont été dirigées vers des ressources intermédiaires en santé mentale ou pour les aînés, et des CHSLD, selon son rapport déposé le 7 février. La visite d’un enquêteur au refuge avait eu lieu en novembre dernier.

Solution temporaire

Le refuge pour sans-abri de l’Hôtel-Dieu doit fermer graduellement dans les prochains mois et ceux qui y vivent déménageront vers d’autres ressources, que l’on souhaite plus petites et mieux adaptées aux besoins, indique Jean-Nicolas Aubé.

Ce refuge a toujours été considéré comme une solution temporaire, rappelle-t-il. « C’est un refuge d’urgence ouvert en période de crise sanitaire, en pleine COVID-19, pour la clientèle qui était auparavant hébergée à l’hôtel de la Place Dupuis », ajoute le porte-parole.

Le CIUSSS a déjà lancé un appel à projets pour de nouvelles places où accueillir cette clientèle, mais n’a pas encore déterminé où seront ces futurs refuges.

« Il y a un enjeu pour trouver des locaux, mais on travaille là-dessus avec la Ville de Montréal », dit M. Aubé.

Parmi ses autres recommandations, le Protecteur du citoyen demande d’évaluer la condition des personnes utilisant des aides techniques pour se déplacer afin de s’assurer que les appareils sont en bonne condition et sécuritaires. Le CIUSSS a déjà fourni l’équipement requis à ces personnes, assure Jean-Nicolas Aubé.