Outremont craint une hausse de la circulation aux abords de la future école du Parc

La construction d’une future école primaire de 652 places sur un terrain attenant au nouveau Campus MIL de l’Université de Montréal provoque des inquiétudes auprès d’élus de l’arrondissement d’Outremont. Ceux-ci craignent une aggravation de la congestion routière ainsi qu’une hausse de l’insécurité pour les jeunes marcheurs du quartier.

Laurent Desbois, maire de l’arrondissement d’Outremont, signale que la future école « est la bienvenue » dans son arrondissement. « Ça amène beaucoup de vie et de la jeunesse dans l’arrondissement, et c’est positif », dit-il.

L’inquiétude de l’arrondissement est liée à une hausse attendue des déplacements en véhicule motorisé autour de la future école, qui doit être construite en 2025 ou 2026.

« La ville centre nous dit que ce sera principalement une école de marcheurs, une école locale. Nous, on ne voit pas comment l’école pourrait desservir à majorité des Outremontais. Nous avons déjà deux écoles primaires publiques, en plus d’écoles à vocations particulières, et le cadre bâti de l’arrondissement est déjà fait, il n’y a pas tellement de possibilité de croissance à Outremont. »

L’arrondissement croit qu’une bonne partie des écoliers va venir de l’extérieur de l’arrondissement, notamment de Mont-Royal et de l’arrondissement de Saint-Laurent. Cela pourrait se traduire par « de 200 à 300 » véhicules motorisés de plus par jour qui arriveraient par le viaduc Rockland et emprunteraient la rue Ducharme, un secteur résidentiel déjà congestionné et difficile d’accès pour les marcheurs et les cyclistes aux heures de pointe.

« On pense que ça va être le chaos, dit M. Desbois. On veut que la ville centre propose une solution sécuritaire pour que les marcheurs ne soient pas devant un mur d’automobilistes qui ne font pas leurs arrêts obligatoires, qui sont pressés, qui sont stressés. »

Pour sécuriser l’arrivée des enfants, l’équipe du maire d’Outremont a notamment proposé d’ouvrir la rue Dollard aux piétons au nord de la rue Ducharme devant la future école, et d’y empêcher la circulation des véhicules motorisés.

« Nous croyons que la solution est de piétonniser Dollard. Mais la ville centre propose une solution où voitures et piétons empruntent le même chemin. On recule dans la sécurité des plus vulnérables », dit-il, ajoutant craindre que des automobilistes ne décident de déposer leur enfant le long de la rue Thérèse-Lavoie-Roux, où il est interdit de s’immobiliser ou de stationner.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Le parc à proximité de la future école

L’an dernier, l’Office de consultation publique de Montréal notait que les problèmes du trafic et des risques à la sécurité des élèves autour de la future école soulevaient des « craintes sérieuses », et recommandait à la Ville et au centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB) d’explorer « d’autres configurations spatiales en ce qui a trait au positionnement de l’école du Parc ».

Mobilité durable et sécurité

Robert Beaudry, conseiller de la Ville de Montréal et membre du comité exécutif, signale que le projet de l’école du Parc offre une « opportunité incroyable de transformer complètement le secteur » aux bénéfices des citoyens et des familles.

Je sais qu’il y a de l’inquiétude au niveau de l’arrondissement, mais je réitère qu’on veut au maximum une école de marcheurs. Ça, c’est une bonne nouvelle pour le quartier.

Robert Beaudry, conseiller de la Ville de Montréal

M. Beaudry affirme que les arrivées en automobile ne seront pas aussi nombreuses que ce que craint l’arrondissement. Toutefois, une partie des parents va vouloir venir en voiture, et déposer leur enfant en sécurité le plus près possible de l’entrée de l’école, dit-il.

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Ce stationnement, attenant au parc, est l’emplacement retenu pour la nouvelle école primaire

« On veut développer des rues-écoles, mais dans ce contexte-ci, ça éloignait les enfants du lieu de dépôt. Et ensuite il fallait installer un gros tournebride [NDLR : rond-point] qui ajoutait énormément d’angles morts, et ça devient extrêmement accidentogène. »

Le scénario retenu est celui de la rue partagée, dit M. Beaudry. « On veut une rue apaisée, avec du verdissement, confortable pour le marcheur. On veut arriver avec quelque chose de sécuritaire », dit-il, ajoutant que des consultations publiques sur le projet auront lieu au début du mois de mai, et que l’option retenue par la Ville de Montréal a reçu l’appui du CSSMB.

« On a effectué un travail sérieux, en amont, avec l’arrondissement, avec les fonctionnaires. On veut le projet le plus cohérent avec le lieu d’insertion. »