Montréal demande plus d’ouverture au gouvernement du Québec afin d’intégrer des écoles construites en hauteur – avec une cour de récréation sur le toit, par exemple – aux quartiers denses de la métropole.

L’administration Plante enverra une réponse en demi-teinte à la demande du centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), qui lui demande des terrains pour construire de nouvelles écoles, selon un document municipal rendu public jeudi. La Ville ne possède pas de grands espaces dans ses quartiers centraux pour construire des écoles avec les mêmes caractéristiques qu’en banlieue ou à la campagne, plaide Montréal dans son document.

« La Ville s’attend à ce que le […] CSSDM soit responsable quant à ses besoins d’espace et puisse mieux les intégrer au sein des milieux de vie montréalais, indique le document municipal. Ces milieux misent sur la mutualisation des espaces et des fonctions dans un contexte de densité accrue. »

En entrevue avec La Presse, Robert Beaudry, élu responsable de l’urbanisme au sein de l’administration Plante, fait valoir que les autorités scolaires doivent avoir l’esprit plus ouvert.

Actuellement, l’implantation des écoles, c’est [avec] très peu d’étages et une grande cour extérieure. On s’entend, dans un secteur déjà construit, c’est difficile. Ce qu’on se dit, c’est : “Est-ce qu’il y a moyen d’accepter des cours sur le toit ? Des approches par servitude [où un parc municipal servirait de cour d’école] ? Des écoles sur plus d’étages ?”

Robert Beaudry, responsable de l’urbanisme à la Ville de Montréal

C’est le « modèle de l’école montréalaise de demain », assure l’administration.

« Quand on arrive en plein centre-ville où la valeur au pied carré est exponentielle, où il faut essayer de la rentabiliser et de l’utiliser au maximum, surtout que les besoins sont très très grands. Est-ce qu’on peut avoir des modèles d’écoles innovants ? », a-t-il ajouté. « À New York, des cours d’école sur le toit, c’est assez monnaie courante. »

Actuellement, le CSSDM souhaite construire des écoles qui ne dépassent pas 4 étages « pour faciliter les déplacements actifs et pour éviter les contraintes réglementaires liées à un bâtiment de grande haute et aux inspections obligatoires des façades de 5 étages et plus », indique l’organisation dans un document envoyé à la Ville de Montréal.

Le CSSDM n’a pas immédiatement réagi sur le sujet.

Trouver des terrains

Depuis 2020 et l’abolition des commissions scolaires, c’est aux municipalités d’identifier et de préparer les terrains des futures écoles québécoises, selon les besoins généraux exprimés par les centres de services scolaires.

C’est ainsi qu’en novembre dernier, le CSSDM a écrit à la Ville de Montréal pour lui demander d’identifier et de préparer 10 terrains d’ici 2025 afin d’y construire autant d’écoles – 9 primaires et 1 secondaire.

Au menu : des projets déjà programmés comme la nouvelle école primaire du centre-ville (sur les terrains du Grand Séminaire) et dans Griffintown. Mais aussi des demandes pour deux terrains dans le secteur de l’hippodrome (une école primaire et une école secondaire sont planifiées), un terrain dans le secteur Louvain Est et un terrain près de l’actuel garage d’autobus Saint-Denis dans La Petite-Patrie.

Avec ces demandes, le CSSDM met la charrue avant les bœufs, selon Robert Beaudry : ces trois zones sont certes promises à un réaménagement, mais les habitations ne sortiront pas de terre à court terme.

« La Ville s’engage à inclure ces besoins dans la planification de ces secteurs », indique Montréal.