Montréal va transformer près de 300 places de stationnement en espace vert au sommet du mont Royal, a annoncé lundi la mairesse Valérie Plante.

Le projet, présenté comme un legs de la COP15, devrait commencer à l’été 2024 et se terminer deux ans plus tard.

Au total, 40 % des 725 places de stationnement situées autour de la Maison Smith seront retirées pour laisser place à une partie de la « clairière naturelle » prévue dans les plans originaux d’aménagement du parc, qui remontent au XIXe siècle.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR LA VILLE DE MONTRÉAL

La « clairière naturelle » qui devrait remplacer le stationnement

« Le mont Royal, c’est le poumon de la métropole », a dit Valérie Plante. « Le mont Royal est au cœur de l’identité de la ville et les Montréalais y sont particulièrement attachés. »

Selon les données de la Ville de Montréal, ces stationnements sont peu utilisés la semaine et ne se remplissent que les samedis et dimanches.

L’administration Plante dit assumer sa décision, qui risque de déplaire à des automobilistes. « On va se dire les vraies affaires, a affirmé la mairesse. On est dans la COP15, on parle de crise environnementale. On a le choix entre entretenir un îlot de chaleur ou encourager un îlot de fraîcheur où on va encourager la biodiversité. À un moment donné, il faut aller dans le sens de ce que la population nous demande. Moi, je choisis l’îlot de fraîcheur plutôt que l’îlot de chaleur. »

En contrepartie de la réduction de la capacité du stationnement, la Ville de Montréal est en discussion avec la Société de transport de Montréal (STM) afin d’augmenter la desserte en transports en commun pour le sommet du mont Royal.

Agrandissement du parc d’ici 2036

La Ville de Montréal profitera aussi du chantier pour rénover en profondeur la Maison Smith, le bâtiment de pierre de 1858 qui sert de pavillon d’accueil et de quartier général aux Amis de la montagne.

En plus du projet de réduction du nombre de places de stationnement, la Ville a aussi annoncé la plantation de plusieurs centaines d’arbres au pied de la montagne, autour du monument à Georges-Étienne Cartier, ainsi que la volonté de verdir des stationnements de l’ancien Royal Victoria qui lui seront cédés dans 10 ans. Au total, l’équivalent de quatre à cinq terrains de soccer de terrain seront ajoutés au périmètre du parc d’ici 2036, selon les plans actuels.

« Ça représente le plus grand agrandissement du parc du Mont-Royal depuis sa création en 1872 », a affirmé Valérie Plante, qui parle de décision « historique ». « C’est énorme », a-t-elle dit.

Montréal dit vouloir protéger bec et ongles le parc du Mont-Royal et demeurer à l’affût de toute possibilité de l’agrandir.

Le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Montréal et la direction régionale de la santé publique de Montréal se sont tous deux réjouis de la nouvelle. Il faut « saisir chaque opportunité, aussi petite soit-elle, de réinviter la nature au cœur de nos quartiers et de notre ville, a affirmé David Kaiser, porte-parole de la santé publique. Pour notre santé collective, c’est à nous d’être au service de la nature en ville. »

Les terrains de stationnement qui viendront s’ajouter au parc du Mont-Royal sont actuellement la propriété de la Société québécoise des infrastructures (SQI). Ces espaces sont utilisés par deux instituts médicaux qui devraient déménager dans la prochaine décennie.