La hausse de taxes foncières qui sera annoncée aux Montréalais à la fin du mois de novembre servira en bonne partie à éponger des dépassements de coûts d’environ 1 milliard dans les grands projets municipaux.

C’est ce qu’a affirmé mardi l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal, en attaquant l’administration Plante pour son « incapacité » à gérer l’argent public.

L’équipe de la mairesse a reconnu une « explosion des coûts » dans certains projets, mais a plutôt blâmé la COVID-19, la guerre en Ukraine et l’inflation galopante.

« Cette administration, elle est incompétente dans la gestion des projets. Les résultats parlent d’eux-mêmes », a affirmé Aref Salem, le vis-à-vis de Valérie Plante au conseil municipal. « Ils font pire que jamais. Ils font pire que toutes les administrations municipales qui les ont précédé. »

Ensemble Montréal a fait le décompte des dépassements de coûts rendus publics dans cinq grands projets : la restauration de l’hôtel de ville (+66 millions), l’usine d’ozonation (+350 millions), le garage Bellechasse (+300 millions), les usines de déchets organiques (+97 millions) et le changement de système informatique (+100 millions).

« L’argent public est pris un peu comme de l’argent Monopoly », a asséné la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black. « Il faut qu’ils prennent au sérieux que c’est l’argent des gens, que c’est l’argent des citoyens de Montréal. » Mme Black attend depuis des années la construction d’un centre sportif pour son arrondissement, mal pourvu sur le plan des équipements municipaux. « Vous savez, un milliard de dollars, combien de centres sportifs ça paie ? », a souligné Aref Salem.

« L’administration doit retourner à l’école pour apprendre comment gérer les projets et s’assurer qu’il y a un contrôle des projets », a ajouté Alan DeSousa, maire de Saint-Laurent.

« On n’est absolument pas incompétents »

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE, ARCHIVES LA PRESSE

Dominique Ollivier

L’administration Plante a répliqué via Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif de Valérie Plante.

« On n’est absolument pas incompétents, a-t-elle dit en marge d’une conférence de presse. Chaque projet est un projet particulier et il peut y avoir des raisons pour lesquelles il y a des dépassements de coûts. On les suit. On est très transparents. »

Désorganisation de la chaîne d’approvisionnement, guerre en Ukraine, pénurie de main-d’œuvre, COVID-19 : les causes de ces dépassements budgétaires sont multiples, a-t-elle ajouté. « On a effectivement regardé une explosion de coûts. Je vous dirais que les citoyens également regardent leurs propres projets [qui montent]. On a vu augmenter le prix des 2x4. Ça frappe aussi la Ville. »

Mme Ollivier annonçait mardi un nouveau partenariat entre la Ville de Montréal et Transition en commun, une alliance d’organismes communautaires et institutionnels pour la transition écologique. L’élue coprésidera le comité de concertation de cette instance.