« C’est l’enfer. » Les automobilistes coincés sur le pont Jacques-Cartier et aux alentours, samedi, ont eu un avant-goût des années à venir : des embouteillages monstres provoqués par la fermeture du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.

Ceux qui ont emprunté le pont Jacques-Cartier en direction de Montréal devaient s’armer de beaucoup de patience, samedi.

Aucun accès au pont Jacques-Cartier n’était épargné par une congestion comme on en voit peu souvent dans ce secteur, surtout un samedi après-midi. Sur l’autoroute 132, les automobilistes étaient immobilisés dès le boulevard Roland-Therrien, à plusieurs kilomètres de l’accès au pont. Sur le boulevard Taschereau, le trafic refoulait sur plus de trois kilomètres, jusqu’au boulevard Curé-Poirier.

En cause : la fermeture complète du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine en direction de Montréal, qui se prolongera jusqu’à 5 h lundi matin.

Et ce n’est qu’un avant-goût des années à venir. Dès le 31 octobre, Québec fermera trois des voies du tunnel jusqu’à la fin de 2025.

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Sur l’autoroute 132, les automobilistes étaient immobilisés dès le boulevard Roland-Therrien, à plusieurs kilomètres de l’accès au pont Jacques-Cartier.

« Je reste sur la Rive-Sud et j’ai pris Jacques-Cartier. C’est l’enfer », lâche Boumedienne Saadi, derrière son volant.

Désespéré, le chauffeur Uber anticipe déjà une perte de revenus avec le début du mégachantier du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine à la fin du mois.

Ça va nous prendre plus de temps. En une heure, je devrais faire trois ou quatre courses. Là, je vais faire juste une course par heure.

Boumedienne Saadi, chauffeur Uber

« On a quatre ans à endurer le trafic, et après on sera bien », lance sagement Jean-Guy, croisé avec sa conjointe Sylvie sur la rue Saint-Charles, dans le Vieux-Longueuil.

D’ici là, le couple devra vivre au quotidien avec les désagréments causés par la fermeture du tunnel : c’est qu’il habite dans un condo tout près du pont.

« Si je sors du garage, il faut que je rentre dans la file, dit Jean-Guy. Pour me rendre ici, ça m’aurait pris 30 minutes en auto. À pied, je suis plus rapide », constate-t-il.

En temps normal, le chauffeur Rabii Kourdad travaille à Montréal. Ce soir, il restera sur la Rive-Sud. Pas question de traverser le pont Jacques-Cartier et de se planter dans le trafic. « Je fais mes courses ici jusqu’à ce que la congestion soit moins pire », dit-il.

Vers 15 h, la Sûreté du Québec a été appelée à intervenir dans le secteur du pont Jacques-Cartier, à Longueuil. À 20 h, le trafic avait suffisamment diminué, et les patrouilleurs avaient quitté les lieux.

Rappel des entraves

Plusieurs entraves sont à prévoir ce week-end à Montréal, qui expliquent en partie le refoulement sur le pont Jacques-Cartier.

L’A25 Nord, entre la sortie 90 de l’A20 et l’entrée de la rue Notre-Dame Est, sera complètement fermée. Les accès aux bretelles menant de la route 132 à l’A25 Nord et à l’entrée de la rue de l’Île-Charron seront aussi interdits. L’Île Charron n’est accessible que par l’A25 Sud.

Rappelons que depuis mardi, des services de navettes reliant la Rive-Sud et le terminus Radisson à Montréal sont gratuits, et ce, pour trois ans.