La Société VIA, qui pourrait prendre en charge le centre de recyclage de Lachine, a dit avoir bon espoir de mieux trier le bac vert des Montréalais, jeudi.

Le grand patron de l’organisme à but non lucratif a affirmé qu’il entrevoyait une transition de « quelques semaines à quelques mois » pour prendre possession du centre de tri, une fois reçu le feu vert de la Ville de Montréal.

« Notre philosophie, c’est de miser sur la qualité du tri des matières recyclables », a dit Jean-Sébastien Daigle en entrevue téléphonique. « On se dit qu’en ayant une super bonne qualité, on va être capables de vendre nos matières beau temps, mauvais temps. Ça amène une stabilité. »

Cette installation se retrouve à un point de rupture depuis quelques semaines, puisque son exploitant actuel – Ricova – est devenu incapable d’écouler les ballots de matières recyclables qui s’accumulent sur son terrain. La qualité de ces ballots est très faible, ce qui nuit aux ventes de l’entreprise sur le marché intérieur. Par ailleurs, Ricova se dit victime d’un excès de zèle de la part des autorités douanières canadiennes, qui bloqueraient ses exportations.

La situation est si critique que Ricova a menacé, le 6 septembre dernier, de cesser ses activités au centre de tri de Lachine. Une telle décision aurait complètement désorganisé la collecte du recyclage dans la métropole.

La Ville a informé Ricova cette semaine de sa volonté de résilier son contrat.

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« On doit toujours investir »

La Société VIA, organisme d’intégration en emploi des personnes handicapées, avait remporté le contrat d’exploitation du centre de tri de Lachine en 2020. Elle s’était toutefois fait damer le pion par Ricova, qui avait repris la faillite de l’exploitant précédent.

Elle a été contactée récemment par la Ville de Montréal afin de sonder son intérêt pour la réactivation du contrat en dormance, beaucoup plus onéreux pour le Trésor public que celui de Ricova.

Nous, on a signifié notre intérêt à la Ville. Je pense que du côté de la Ville, il reste des étapes. Il y a des décisions qui doivent se prendre. Nous, on est en attente de ce côté-là. La première des choses, ça va être d’aller visiter et de faire l’état de la situation.

Jean-Sébastien Daigle, PDG de la Société VIA

M. Daigle se dit conscient que Ricova montre du doigt la qualité de la machinerie installée au centre de tri de Lachine pour expliquer la contamination importante de ses ballots de papier.

Le grand patron de VIA affirme être prêt à résoudre les problèmes d’équipement qui pourraient émerger. « C’est sûr et certain qu’on doit toujours investir. On investit chaque année dans nos quatre centres. […] À Montréal, dépendamment de la qualité du tri qui sort, les investissements devront être plus ou moins importants. »

Quant à la quarantaine d’employés qui travaillent actuellement à Lachine, M. Daigle a affirmé qu’il ne connaissait pas encore leur statut d’emploi exact. « Notre philosophie, c’est sûr que c’est de garder les employés déjà en place, de ne pas [supprimer de postes] », a-t-il toutefois ajouté.