Trois semaines après la présentation de son cadre financier, la Ville de Montréal a annoncé vendredi que sa cote de crédit avait été révisée à la hausse par l’agence S&P Global. La mairesse, Valérie Plante, parle d’une « marque de confiance » majeure pour son administration.

« On se réjouit de cette nouvelle. C’est majeur et c’est une marque de confiance sans précédent que nous accorde l’agence S&P Global Ratings. Cela témoigne de notre saine gestion des finances publiques », a indiqué Mme Plante dans une déclaration aux médias.

Le rapport de S&P Global fait état d’une « mise à niveau » de la cote de crédit de la Ville, passant de AA- à AA stable, ce qui permet à Montréal de rejoindre le même niveau de cotation que celui qu’elle détient déjà en vertu des calculs de l’agence Moody’s. Au total, 20 autres municipalités canadiennes ont vu leur cote de crédit être « relevée ».

La firme S&P Global note que « bien que la réduction proactive des coûts des gouvernements municipaux au début de la pandémie ait été cruciale, […] le soutien extraordinaire direct des niveaux supérieurs du gouvernement a largement effacé les déficits budgétaires » des villes au cours des deux dernières années de pandémie.

Début mai, la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier, avait présenté le bilan financier 2021 de la Ville. Montréal a dégagé un excédent global de 293 millions pour 2021, mais sa dette a tout de même augmenté de près de 300 millions et atteint maintenant 6,6 milliards, une variation de près de 5 % par rapport à 2020. Le ratio d’endettement est maintenant « de 114 %, soit inférieur de 6 % à celui prévu au budget 2021 », notaient les autorités municipales dans leur rapport.

« Des efforts incalculables ont été consentis pour les finances municipales. Nous avons mis en place un plan de réduction des dépenses et avons soutenu de façon importante nos commerçants et notre économie, sans compromettre la santé financière de la Ville », affirme Mme Ollivier.

Le mérite à Québec et à Ottawa, dit l’opposition

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Alan DeSousa, porte-parole de l’opposition à l’hôtel de ville de Montréal en matière de finances

Joint par La Presse, le porte-parole de l’opposition à l’hôtel de ville de Montréal en matière de finances, Alan DeSousa, attribue plutôt le mérite de cette rehausse de la cote de crédit aux gouvernements provinciaux et fédéraux. « La grille d’analyse sur les cotes de crédit des municipalités canadiennes tient maintenant compte d’une plus grande confiance de l’intervention des gouvernements supérieurs en temps de crise. Ce changement a permis à 21 municipalités canadiennes, dont Montréal, de voir leur cote être rehaussée », affirme celui qui est aussi maire de l’arrondissement de Saint-Laurent.

elon lui, cette nouvelle cote ne qualifie donc pas « la gestion de la Ville », mais bien « la solidité de l’environnement institutionnel dans lequel elle évolue ». « La bonne gestion d’une ville doit être basée sur son autonomie et non sa capacité à compter systématiquement sur les paliers supérieurs », fustige-t-il.

Ensemble Montréal signale par ailleurs qu’un autre rapport annuel complet de la firme Standard & Poor’s est attendu au mois d’août. « Nous y serons attentifs », promet M. DeSousa à ce sujet.