L’ex-maire de Rosemont François Croteau deviendra cette semaine le premier vétéran de l’administration Plante à se tourner vers le monde des relations publiques et gouvernementales, a appris La Presse.

M. Croteau a été recruté par la firme Ryan Affaires publiques à titre de conseiller spécial.

L’ancien élu municipal, qui n’a pas cherché à obtenir un quatrième mandat aux dernières élections, ne fera pas directement de lobbyisme, mais offrira plutôt ses services de « conseil stratégique » aux clients de la firme.

« Ça me permet de faire une transition entre la politique et une autre carrière », a dit François Croteau en entrevue téléphonique avec La Presse.

« Le travail qu’on me demande, c’est en parfaite continuité avec ce que je faisais depuis des années, mais à un autre niveau. C’est d’aider les entreprises à travailler sur des projets dont l’acceptabilité sociale est plus grande, en lien avec les questions de transition écologique et de gouvernance des villes. »

M. Croteau travaille d’ailleurs sur un livre sur ces questions, à paraître chez Québec Amérique.

Ce que j’avais envie de faire, c’est de continuer à travailler dans le même sens que durant mes 12 années [comme maire de Rosemont].

François Croteau

M. Croteau assure qu’il ne dévoilera pas les secrets du fonctionnement de l’administration Plante à ses clients. Il ne vendra pas non plus son influence auprès de ses anciens collègues, a-t-il promis : « Il n’en est pas question. »

« Pas contradictoire avec mon profil »

François Croteau a été élu maire de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie en 2009, sous la bannière du Vision Montréal de Louise Harel. Il a grossi les rangs de Projet Montréal deux ans plus tard.

Pendant ses années à la tête de l’arrondissement, M. Croteau a conservé l’image d’un élu modéré – surtout en comparaison de son voisin Luc Ferrandez, plus pressé d’opérer des changements radicaux. Entre 2013 et 2017, Rosemont–La Petite-Patrie faisait figure d’enfant sage de Projet Montréal, devant un Plateau-Mont-Royal turbulent qui faisait les manchettes.

François Croteau dit comprendre que son arrivée dans le monde des affaires gouvernementales, après un passage dans un parti de gauche comme Projet Montréal, puisse soulever des questions.

Il a souligné que la formation politique était jeune et comptait donc peu de « retraités ».

« Chacun a son profil personnel. Moi, avant de faire de la politique, j’ai été gestionnaire en entreprise, a-t-il dit. Ce n’est pas contradictoire avec mon profil d’aller travailler avec le secteur privé après la politique. Ce n’est pas non plus en contradiction avec ce que j’ai fait. »

Et vous ne comptez pas revenir en politique ? Fermez-vous la porte pour toujours ? « Pour le moment, c’est permanent », a répondu l’ex-élu avec une pointe d’humour involontaire. « Peut-être qu’à 70 ans, je changerai d’idée, mais je vous dirais que pour moi, la politique c’est derrière moi. À tous les niveaux. »