Valérie Plante a lancé un « cri du cœur » à Justin Trudeau dans le dossier des fusillades, vendredi, à l’occasion d’une première visite officielle du premier ministre du Canada depuis l’élection municipale.

Brièvement de passage à l’hôtel de ville, M. Trudeau a salué l’élection d’un « leadership municipal progressiste » à Montréal, mais a déploré la multiplication des fusillades mortelles dans les rues de la métropole.

« On va discuter de nos grandes priorités partagées, que ce soit le logement, que ce soit le transport collectif et les infrastructures, a-t-il dit avant la rencontre d’une vingtaine de minutes. Évidemment, la sécurité publique et les armes de poing, on va en parler parce qu’on a vu bien trop de tragédies récemment, y compris dans mon comté de Papineau. Il faut qu’on prenne le plus d’actions possible. »

Après la rencontre tenue à huis clos, Mme Plante a indiqué qu’elle avait lancé un cri du cœur à Justin Trudeau pour qu’il en fasse davantage afin de lutter contre la prolifération des armes de poing.

« J’ai pu vraiment discuter à cœur ouvert avec M. Trudeau de la situation, parler des Montréalais et des Montréalaises qui se sentent moins en sécurité. Des familles qui ont perdu un être cher », a relaté la mairesse Plante. « M. Trudeau a fait preuve de beaucoup d’ouverture. […] Ce qu’il m’a manifesté, c’est un désir d’en faire plus. Pour moi, c’est une ouverture. On va laisser bien sûr les choses évoluer, mais je suis satisfaite que le premier ministre comprenne à quel point c’est un enjeu important. »

« Je suis satisfaite que le premier ministre m’a confirmé que le fédéral devait en faire plus. C’est un très bon signe », a-t-elle continué.

Aussi de passage à Montréal vendredi, le premier ministre François Legault en a profité pour accentuer la pression sur le gouvernement fédéral en matière d’armes à feu, comme il l’a fait à plusieurs reprises dans les derniers jours. « Il y a beaucoup trop d’armes de poing en circulation. M. Trudeau avait promis d’agir. Maintenant, il faut qu’il agisse. Ça relève du fédéral », a-t-il cette fois martelé.

« Des solutions très, très fortes »

Selon la mairesse, le premier ministre Trudeau a abandonné l’idée de laisser aux municipalités la charge d’encadrer les armes de poings, comme son gouvernement le préconisait l’hiver dernier.

« Je tiens absolument à ce que ce soit une loi qui s’applique d’un océan à l’autre. Parce que les armes ne connaissent pas de frontières », a-t-elle ajouté. « Il faut absolument trouver des solutions très, très fortes. »

En amont de la rencontre, la mairesse Plante a échangé quelques mots en espagnol avec Pablo Rodriguez, le lieutenant de M. Trudeau pour le Québec. Elle tutoie le premier ministre Justin Trudeau.

« On a appris à se connaître. C’est la même chose avec M. [François] Legault », a-t-elle dit. « M. Trudeau, Justin, est un élu ici à Montréal. C’est une ville à laquelle il tient énormément, il en parle souvent. Les projets sur lesquels on a travaillé dans le premier mandat m’ont rendue très fière. […] Cette familiarité en est une de respect. Elle est mutuelle. »

Le premier ministre Trudeau n’a pas pris la parole en sortant de la rencontre.

Avec Henri Ouellette-Vézina