À 24 heures du début de la grève du Syndicat des chauffeurs, la Société de transport de Laval (STL) monte le ton, dénonçant que sa clientèle soit « instrumentalisée inutilement » par cet arrêt de travail qui entraînera une réduction du service, vendredi et samedi.

« Nous croyons que l’atteinte d’un règlement passe par des pourparlers et non par des actions qui nuisent à la clientèle », a martelé la direction de la société de transport dans un communiqué jeudi, en rappelant qu’une autre rencontre de conciliation doit avoir lieu le 29 novembre prochain.

En plus d’entraîner la réduction du service – la fréquence des bus sera réduite vendredi et aucun d’entre eux ne circulera samedi – l’organisation craint que la grève « affecte les commerçants de Laval et leurs employés ». « Nous trouvons regrettable cette décision du syndicat, malgré les négociations en cours », insiste encore la direction.

L’administration souligne aussi que la grève survient alors que « le transport collectif a été durement touché ces deux dernières années par la pandémie, résultant en une diminution significative de son achalandage et une baisse importante des revenus pour l’ensemble de la région métropolitaine ».

C’est dans ce contexte financier « difficile » que la STL dit avoir renouvelé les conventions collectives avec les syndicats de ses employés de bureau et de l’entretien. « L’offre globale déposée auprès du Syndicat est équitable et comparable à celles-ci. Il faut aussi noter que les employés de la Ville de Laval, de même que plusieurs autres unités syndicales représentant des chauffeurs d’autobus au Québec, ont également signé sur les mêmes bases de rémunération », se justifie à ce sujet la société.

Des critères « suffisants »

Mardi, le Tribunal administratif du travail (TAT) avait tranché que le service sera offert vendredi selon un horaire ajusté, mais qu’aucun autobus ne circulerait durant la journée de samedi, jugeant en effet que ces critères « sont suffisants pour que la santé ou la sécurité de la population ne soit mise en danger ».

Vendredi, les dessertes seront disponibles en matinée, avec un premier départ à 6 h et un dernier à 8 h 45. En après-midi, le premier départ sera à 15 h 30 et le dernier à 18 h 30. Puis, en soirée, les premiers bus partiront à 22 h 30 et les derniers, à 0 h 30. Le syndicat a choisi vendredi et samedi comme jours de grève dans l’objectif d’avoir « un impact sur l’achalandage dans les magasins au cours du Vendredi fou ».

« Par sa mauvaise gestion, [la STL] est en train de mettre en péril le service de transport des citoyens et citoyennes de Laval. Nous ne voulons pas la grève, mais nous la ferons pour assurer le développement durable de la ville », a fustigé dans un communiqué le président du Syndicat des chauffeurs, Patrick Lafleur.

Dans ce dossier, le principal litige porte sur le maintien des circuits d’autobus lorsque la demande n’est pas suffisante, les horaires et les salaires. La STL affirme que l’offre globale déposée auprès du Syndicat est équitable et comparable à celle convenue avec les autres unités syndicales dans l’entreprise.