Valérie Plante a réuni vendredi ses candidats et des militants dans ce qui avait toutes les allures d’une véritable démonstration de force partisane, dans l’est de Montréal. Son parti a du même coup annoncé avoir « fracassé un record historique » de financement électoral.

« On a un objectif, c’est la mairie, c’est que tout le monde ici soit élu. Et cet objectif-là, il est tout à fait atteignable. La victoire est à notre portée », a martelé la mairesse sortante lors d’un rassemblement tenu vendredi matin au Bain Mathieu, dans le quartier Sainte-Marie, auquel le président du parti, Guedwig Bernier, a également assisté.

Au lendemain d’un débat pour le moins corrosif sur les ondes de LCN, jeudi soir, Mme Plante a déploré que « les couteaux volaient bas », se disant même « surprise par l’agressivité à [son] endroit ». « L’agressivité, nous, on n’en a pas besoin. C’est une campagne positive qu’on fait », a-t-elle insisté.

On fait une campagne qui dérange clairement nos adversaires, mais qui plaît aux Montréalais. Et c’est à eux qu’on parle.

Valérie Plante, mairesse sortante de Montréal

La cheffe de Projet Montréal a aussi insisté sur le fait que de « sourire, c’est bien correct » en politique, faisant ainsi directement référence à une flèche que lui avait envoyée Denis Coderre jeudi soir. « Quand vous riez, vous êtes nerveuse. Arrêtez de rire, c’est trop sérieux, l’habitation », lui avait en effet lancé l’ex-maire lors du débat de la veille.

Record de financement, selon Projet Montréal

Selon un communiqué publié par Projet Montréal peu avant l’évènement, quelque 421 000 $ avaient été récoltés pour soutenir la campagne en date de jeudi. Un peu plus de 3000 personnes ont donné au parti, dont plus de la moitié (52 %) seraient de nouveaux donateurs qui ont contribué pour la première fois.

« Jamais, dans l’histoire de Projet Montréal, un tel montant avait été amassé. Projet Montréal est prêt pour le dernier droit de la campagne », a affirmé la formation politique dans une déclaration envoyée aux médias.

Par écrit, le cabinet de Mme Plante a néanmoins reconnu que « la bataille est loin d’être gagnée ».

Les sondages sont extrêmement serrés. Chaque vote va compter les 6 et 7 novembre prochains. L’avenir de Montréal est en jeu.

Extrait d'un communiqué du cabinet de Valérie Plante

Jeudi, un sondage CROP commandé par Radio-Canada a révélé en effet que Denis Coderre et Valérie Plante sont toujours au coude-à-coude, le premier récoltant 26 % des intentions de vote, contre 25 % pour la seconde. Le chef du Mouvement Montréal, Balarama Holness, n’obtient que 5 % d’appuis. Au dernier coup de sonde, celui de Léger et TVA Nouvelles, Valérie Plante recueillait 36 %, contre 35 % pour M. Coderre.

Défense du bilan

Mme Plante en a aussi profité pour vanter son bilan en matière de logement, de sécurité, d’environnement et de transport, en soutenant également que « l’est de Montréal se développe comme jamais auparavant ».

La numéro 2 de Valérie Plante, l’ancienne présidente de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) Dominique Ollivier, a souligné que Montréal « a un rendez-vous avec l’histoire » le 7 novembre, en indiquant n’avoir « jamais vu autant de diversité ethnoculturelle, de diversité de générations et de diversité culturelle dans une équipe ». « On a un avenir qui est résolument commun et ça s’appelle l’interculturel. »

Richard Ryan, le conseiller sortant du Mile End qui a déjà annoncé son intention de ne pas se représenter aux prochaines élections, était aussi présent. Il a promis aux militants de « continuer à travailler fort jusqu’au 7 novembre » pour faire réélire la mairesse Plante.

Jeudi soir, lors du débat, les téléspectateurs ont pu entendre Valérie Plante appuyer clairement pour la première fois le principe de la vaccination obligatoire des employés municipaux, mais rejeter la façon dont Denis Coderre a lancé l’idée sur la table. La semaine dernière, l’ex-maire avait été le premier à exprimer sa volonté d’obliger les cols bleus, les cols blancs, les policiers, les pompiers et tous les autres fonctionnaires à se faire vacciner. La mairesse a insisté sur la nécessité de discuter avec Québec.