Le couturier et animateur de télévision Jean Airoldi, qui tente de se faire élire comme conseiller avec l’équipe Coderre dans Verdun, a présenté vendredi ses excuses pour avoir laissé entendre en ondes que les pratiques immobilières d’un candidat à la mairie de son arrondissement n’étaient « pas interdites ».

« Ce matin au micro de Sophie Durocher, en réponse à une question concernant un article du Journal de Montréal sur le candidat Antoine Richard, j’ai laissé sous-entendre que ses actions n’étaient pas interdites par l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) », a indiqué M. Airoldi dans une déclaration.

Il soutient « qu’après vérification, il y avait des pratiques interdites ». « Je m’excuse donc si mes propos ont pu induire en erreur les auditeurs », conclut-il.

On a appris mercredi qu’Antoine Richard, ex-restaurateur devenu courtier immobilier, a touché 470 000 $ en quatre mois en effectuant au moins deux opérations d’achat-revente (flips). De plus en plus répandue, cette pratique revient à acquérir une propriété à bas prix, pour ensuite la retaper dans l’unique but de la revendre et d’en tirer profit.

Au-delà de ces opérations, qui ne sont pas illégales au sens de la loi, M. Richard a toutefois usé de « pratiques interdites », notamment en faisant de la publicité pour la vente d’une propriété dont il n’était ni le propriétaire ni le courtier. Il aurait également utilisé la plateforme de vente Centris pour vendre sa propre propriété et évalué un condo lui-même, avant de l’acheter moins cher.

Sur les ondes de QUB Radio vendredi, Jean Airoldi, qui est aussi courtier, a d’abord soutenu que si les pratiques d’Antoine Richard étaient interdites, « il y aurait un rapport de l’OACIQ ». « La personne qui a vendu l’appartement à M. Richard est très contente du prix qu’elle l'a vendu. Il n’y a eu aucune plainte de ce côté-là », a-t-il dit.

Quant à savoir ce qu’il pense des opérations d’achat-revente, M. Airoldi a affirmé que « plein de gens font des flips, et pas que des gens en politique ». « Si moi j’ai la chance d’acheter une maison et de la rénover que trois ans après je revends ma maison et je fais du profit, est-ce que c’est mal ? », s’est-il interrogé, avant d’affirmer : « Je suis d’accord que ça en prend des logements pour tout le monde, mais en même temps, c’est la loi du marché. »

Jeudi, Denis Coderre avait assuré avoir eu de « bonnes discussions » avec Antoine Richard, qui est le candidat à la mairie dans Verdun. « Son ordre professionnel a suivi l’affaire de près, nous nous en remettons à leur bon jugement. Nous réitérons notre confiance envers notre candidat », avait-il simplement dit.

Son attachée de presse, Elizabeth Lemay, avait aussi fait valoir que « les pratiques immobilières de M. Richard ne sont pas interdites, comme l’affirme le Journal de Montréal, mais simplement non recommandées ». Or, le parti ne faisait référence qu’à la position de l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ), qui suggère d’éviter les « flips » dans la mesure où « le courtier doit en tout temps éviter de se placer en situation de conflit d’intérêts ».