L’explosion des coûts estimés pour la ligne rose du métro de Montréal doit être analysée en regard des pertes économiques de 4 milliards par année pour la région métropolitaine si aucun investissement n’est fait, estime Valérie Plante.

« La région métropolitaine est ambitieuse pour le transport, mais on a le droit : la moitié de la population du Québec est chez nous. Le développement économique de toute la province se passe dans notre région à nous et c’est tant mieux », a déclaré vendredi matin la mairesse de Montréal, avant son entrée à une réunion du conseil d’administration de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

C’est l’ARTM, l’organisme responsable de la planification des transports collectifs dans la métropole, qui a préparé une fiche d’avant-projet concernant la ligne rose, comme l’a révélé La Presse vendredi. La réalisation des deux phases de ce projet coûterait entre 17,6 milliards et 24,6 milliards, soit trois à quatre fois plus que ce que Valérie Plante avançait lors de la course à la mairie en 2017.

Selon la mairesse, il ne faut pas craindre les chiffres, surtout qu’il s’agit d’une estimation préliminaire. « Je nous invite collectivement à voir le transport collectif, pas juste comme une dépense, mais vraiment comme un investissement », a-t-elle plaidé.

Cette dernière a maintenu son discours selon lequel la ligne rose n’est ni « un caprice » ni une « belle idée », mais bien une nécessité compte tenu de la congestion généralisée dont souffre la métropole. La mairesse pointe en direction de la ligne orange qui déborde, dans sa portion est, entre les stations Montmorency et Bonaventure.

Il faut faire preuve de transparence. Il faut expliquer les coûts associés au développement du transport collectif, mais aussi les coûts associés à ne rien faire. Et qu’est-ce qu’on dit à tous les usagers de la ligne orange entre autres, si on ne fait rien ?

Valérie Plante, mairesse de Montréal

La construction de la ligne rose est l’un des projets sous analyse faisant partie du plan stratégique que les administrateurs de l’ARTM s’apprêtent à adopter vendredi. Ce plan stratégique comporte des projets équivalents à 50 milliards d’investissements sur une période de dix ans, a également révélé La Presse. Une fois adopté, le plan stratégique sera soumis à une consultation publique. Le comité d’orientation stratégique de l’ARTCM, sous la présidence de la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau, aura la responsabilité d’établir les priorités d’investissements.

Valérie Plante a souligné également que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) qu’elle préside a proposé des solutions de financement au gouvernement l’année dernière. La CMM suggère d’instaurer une taxe de 50 $ sur l’immatriculation des véhicules des résidents du « 450 », à l’instar de celle qui existe déjà à Montréal (qui passerait de 30 $ à 50 $). La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a toutefois indiqué qu’elle ne pouvait pas percevoir une telle taxe avant 2023, soit après les prochaines élections générales au Québec.