Si les pompiers forestiers redoutent les feux de camp mal éteints en forêt, les pompiers urbains s’inquiètent d’un autre type de péril : les pots de fleurs qui s’embrasent en raison des mégots de cigarette qui y ont été jetés.

De tels incendies sont beaucoup plus fréquents depuis quelques mois.

Depuis janvier, les pompiers de Montréal ont été appelés à intervenir pour éteindre 125 brasiers causés par des mégots dans des jardinières. En comparaison, il y avait eu 50 incendies de ce type au cours de la même période en 2019, et 109 en 2018.

Certains de ces incendies ont entraîné des dégâts matériels importants. Par exemple, le 11 juin, un édifice de 14 logements a été lourdement endommagé, rue Saint-André, près de la rue Sainte-Catherine, par des flammes qui avaient pris naissance dans un pot de fleurs sur la terrasse aménagée sur le toit.

Le temps chaud et sec des dernières semaines explique en partie ces incidents, selon Louise Desrosiers, chef de section à la prévention au Service de sécurité incendie de Montréal (SIM).

« Mais on remarque aussi que les gens semblent avoir profité plus de leurs terrasses et de leurs balcons en raison du confinement », dit-elle.

Pas un cendrier

Ceux qui en profitent pour griller une cigarette à l’extérieur croient peut-être que le terreau d’une boîte à fleurs peut servir de cendrier. Il n’en est rien, insiste Mme Desrosiers.

La terre des bacs à fleurs contient souvent de la tourbe ou de la mousse de sphaigne, pour aérer, et des engrais chimiques qui favorisent les incendies.

Louise Desrosiers, chef de section à la prévention au Service de sécurité incendie de Montréal

Allumé par les mégots jetés dans le terreau, le feu peut couver pendant quatre ou cinq heures avant de s’embraser et de se communiquer à une terrasse ou un balcon. Comme il n’y a pas de détecteur de fumée à l’extérieur, il peut s’écouler beaucoup de temps avant qu’une alerte soit déclenchée.

Le problème est si criant que le SIM prépare une campagne pour sensibiliser la population à l’importance de se débarrasser des mégots de façon sécuritaire.

Si on n’a pas sous la main de cendrier à l’épreuve du vent, Louise Desrosiers recommande d’utiliser une vieille boîte de conserve contenant du sable humecté d’eau.