La hausse du prix des carburants observée en 2018 coûte cher à la Ville de Montréal. À moins de trois semaines de la fin de l'année, la métropole doit débloquer 1,7 million pour faire face à la flambée du diesel et de l'essence. Et la facture pourrait gonfler encore si la neige s'en mêle.

Dans son budget 2018, Montréal tablait sur une hausse modérée du prix des carburants. La Ville avait ainsi prévu 18,9 millions pour son achat de diesel et d'essence, soit 4 % de plus que l'année précédente.

Mais depuis le début de 2018, « une importante augmentation du coût du diesel et de l'essence a été constatée », écrit le service responsable des approvisionnements à la Ville.

En 2017, Montréal avait payé en moyenne 0,97 $ par litre d'essence et de diesel. Mais depuis le début de l'année, la métropole a plutôt dû débourser 1,15 $ par litre. Le prix avait baissé jusqu'à 90 cents en juillet 2017 pour graduellement monter et atteindre un plafond de 1,20 $ en mai 2018. Achetant d'importantes quantités, la métropole bénéficie d'une économie de volume sur le prix à la pompe.

Cet écart des prix à la pompe engendrera ainsi un déficit de 1,7 million. L'administration Plante doit donc voter aujourd'hui des crédits supplémentaires qui seront puisés à même le fonds consacré aux imprévus.

L'hiver hâtif et la neige pourraient toutefois jouer les trouble-fêtes. La Ville évalue en effet que d'abondantes précipitations pourraient l'obliger à utiliser davantage sa machinerie. La facture pourrait ainsi gonfler de 770 000 $ encore, selon une prévision soumise aux élus.

Le manque à gagner est directement lié à la hausse du prix des carburants. Montréal constate avoir consommé à peu de chose près le même volume de carburant que l'année précédente. Montréal prévoit consommer 14,3 millions de litres de carburant en 2018. À noter, ce volume n'inclut pas la totalité de la consommation de diesel et d'essence, environ le quart du carburant étant acheté à la carte et non au litre.

Si sa consommation actuelle est stable, la Ville prévoit qu'elle devrait diminuer d'ici quelques années. Le service des approvisionnements indique que « l'introduction et la généralisation de nouvelles normes environnementales en matière de motorisation, notamment pour les classes de véhicules lourds, nous permettent à terme d'anticiper une baisse de la consommation Ville de carburant ».

Nombreuses, les voitures de patrouille du Service de police de la Ville de Montréal sont de loin les plus importantes consommatrices de carburant. Les données rendues publiques permettent de constater que le quart de toute l'essence utilisée depuis le début de 2018 a servi aux véhicules policiers. Les camions de pompiers sont aussi d'importants utilisateurs de carburant, ceux-ci représentant tout près de 10 % de la consommation de la Ville depuis le début de l'année.