Après les souffleuses surpuissantes et les croque-glace, Montréal ajoute un nouvel appareil à sa flotte pour combattre la neige : les drones. Ceux-ci seront utilisés pour éviter que les dépôts à neige débordent, ce qui pourrait contribuer à réduire la facture du déneigement.

L'hiver dernier a donné de sérieux maux de tête à la Ville de Montréal alors que pas moins de 238 cm de neige sont tombés, nettement plus que la moyenne de 190 cm. Les températures ayant aussi été inférieures à la normale, beaucoup moins de neige a fondu. La Ville évalue qu'à peine 10 % de la neige tombée au sol a fondu, alors que la moitié fond habituellement. La métropole a ainsi dû enlever et transporter 18,4 millions de mètres cubes de neige de ses rues, contre 12 millions pour un hiver moyen. C'est autant de neige à déplacer qu'en 2008, année record.

Devant ces importantes quantités de neige, les dépôts à neige de Montréal ont vite débordé. Des souffleuses surpuissantes ont été louées pour pousser la neige plus loin encore. Montréal avait aussi dû utiliser des sites temporaires, comme l'ancien hippodrome.

Voilà, cet important site temporaire n'est plus disponible, des travaux de rénovation étant en cours. Montréal a ainsi décidé de maximiser l'utilisation de ses dépôts à neige existants. Pour ce faire, des drones seront appelés à la rescousse. Ceux-ci seront utilisés pour cibler les endroits disponibles sur les immenses sites afin d'y entasser de la neige.

L'élu responsable du déneigement, Jean-François Parenteau, estime que cette pratique pourrait aider à réduire la facture. En effet, en maximisant l'utilisation des dépôts à neige, la Ville aura moins besoin de déplacer la neige et l'envoyer sur des sites plus lointains. Le transport de neige est de loin l'opération coûtant le plus cher dans le déneigement.

Les drones viennent s'ajouter aux nouveaux appareils dans l'arsenal de la Ville. Montréal a également ajouté les « croque-glace » à sa flotte pour déglacer les trottoirs et éviter que ceux-ci soient glissants. Après le projet-pilote mené l'hiver dernier, Montréal a décidé de louer huit de ces appareils cette année.

Autre avancée technologique, l'application Info-Neige sera améliorée. Plutôt qu'indiquer uniquement où en sont rendues les opérations de déneigement, les citoyens pourront signaler à la Ville les rues et trottoirs glacés ou mal déneigés. L'élu responsable de la ville intelligente, François Croteau, ne craint pas de voir une hausse du nombre de requêtes, mais un déplacement en ligne des appels traditionnellement faits au 311. Cette nouvelle façon de faire permettra d'améliorer le service, selon l'élu, puisque l'information sera automatiquement transmise aux équipes dans les arrondissements.

Plusieurs améliorations cosmétiques seront aussi apportées à l'application Info-Neige pour rendre l'utilisation plus agréable aux usagers. Une version pour daltoniens sera par exemple mise en place, le système de couleurs utilisé pour décrire l'avancement du déneigement étant difficile à lire. 

Alors que novembre débute à peine, la Ville de Montréal se met déjà en mode neige. Il faut dire que le dernier hiver a coûté cher en déneigement. Les précipitations abondantes ont entraîné un dépassement de 35 millions. Ce chiffre pourrait gonfler encore si Montréal fait face à une tempête d'ici la fin de l'année. « S'il y avait un autre ou deux, ça va se rajouter », a indiqué Jean-François Parenteau.