Un projet-pilote de taxis électriques est en démarrage sur le territoire de Laval dans l'objectif de faire la démonstration du bien-fondé de l'électrification des transports au cours des trois prochaines années. Pour y parvenir, le gouvernement du Québec y consacre 1,6 million, tout comme la Coop des propriétaires de taxi de Laval.

À compter de l'automne prochain, 28 voitures électriques circuleront à Laval et seront évaluées dans des conditions réelles d'utilisation, puisque plusieurs taxis roulent 24 heures par jour. Une équipe sera mandatée pour suivre à la trace le parc de véhicules et proposer des adaptations le cas échéant. Un système de collecte de données sera installé dans les voitures.

Le projet prévoit également l'installation de 30 nouvelles bornes de chargement, dont 5 rapides, ce qui permet de réduire à 45 minutes la période pour que la batterie se recharge. La Ville de Laval assumera les coûts de ces infrastructures jusqu'à un maximum de 300 000 $.

Au total, 3,4 millions seront ainsi investis. L'aide gouvernementale est accordée dans le cadre du programme de soutien à la réalisation de projets de démonstration de taxis électriques, financés par le Fonds vert qui a pris fin en mars dernier.

Pour la ministre responsable de la région de Laval, Francine Charbonneau, qui en a fait l'annonce hier au nom de ses collègues des Transports et de l'Environnement, il s'agit d'un coup de main important pour entraîner un changement. « On investit déjà massivement dans le transport collectif électrique. Il y a d'ailleurs des autobus qui circulent notamment à la STL [Société de transport de Laval]. Dans l'industrie du taxi, c'est une première. Il faut mettre un incitatif pour faire la démonstration d'une économie d'énergie, une économie pour les GES [gaz à effet de serre] et une bonification du service à la clientèle », estime Mme Charbonneau.

Le président de la Coop des propriétaires de taxi de Laval, Georges Tannous, est très heureux de prendre ce virage. Pour lui, c'est une première étape avant de transformer complètement le parc de quelque 213 voitures. Et le défi concerne toute l'industrie au Québec, insiste-t-il. « Il faut aller de l'avant. Le gaz coûte cher et l'avenir passe par les voitures électriques. »

Pour M. Tannous, la préoccupation environnementale est le moteur premier du projet-pilote. La conversion entraînera une réduction de 1224 tonnes d'émission de CO2. « En hiver, même quand le taxi ne roule pas, il fonctionne parce que les chauffeurs sont assis dedans. Il faut donc qu'on participe au changement. »

Les voitures électriques seront noires - couleur associée au luxe, souligne M. Tannous - et offriront le WiFi aux clients.