(Dubaï, Émirats arabes unis) Le président de la COP28 a tenu dimanche un Majlis, une séance traditionnelle islamique, pour amener les ministres présents à la conférence à surmonter leurs désaccords, les prévenant que « l’échec n’est pas envisageable ».

Les Majlis, terme qui signifie littéralement « endroits pour s’asseoir », sont des rencontres où les invités sont installés en cercle, parfois sur le sol, pour discuter sur un pied d’égalité et résoudre les problèmes.

La pratique, qui figure sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), sert aussi à se divertir, présenter ses condoléances et organiser des réceptions de mariage.

PHOTO CHRISTOPHER PIKE, FOURNIE PAR LA COP28

Les Majlis, terme qui signifie littéralement « endroits pour s’asseoir », sont des rencontres où les invités sont installés en cercle, parfois sur le sol, pour discuter sur un pied d’égalité et résoudre les problèmes.

La rencontre a permis une « conversation franche et productive », a indiqué son équipe.

« Depuis huit ans que j’assiste à des négociations sur le climat, je n’ai jamais eu autant l’impression que nous nous attaquions réellement à ce qui est important, je n’en reviens pas », s’est exclamée sur le réseau social X Catherine Abreu, directrice générale de Destination Zero, une organisation qui travaille à accélérer la transition énergétique.

La Bolivie a notamment dénoncé « dans un style très honnête et factuel […] l’hypocrisie des États-Unis, de la Norvège, de l’Australie et du Canada en tant que grands producteurs de pétrole et de gaz », souligne Caroline Brouillette, directrice générale de Réseau action climat Canada.

L’Arabie saoudite et l’Irak ont pour leur part réitéré leur opposition à toute mention dans le texte d’un abandon ou même d’une réduction de la production de combustibles fossiles, affirmant que la perturbation de l’économie mondiale qui en résulterait augmenterait les inégalités dans le monde.

Mais on aurait tort de ne blâmer que ceux qui « se battent vraiment fort sur [cette] question » et sur qui les projecteurs sont braqués, car d’autres tirent discrètement avantage de leur opposition, prévient Caroline Brouillette.

« Il faut faire très attention à ce que certains ne se cachent pas derrière l’Arabie saoudite, comme les États-Unis, l’Australie, la Norvège et le Canada, jusqu’à un certain point [pour inscrire dans l’accord] des mots qui viennent affaiblir la robustesse du texte », dit-elle.

Une nouvelle ébauche d’accord final est d’ailleurs attendue lundi matin, à 24 heures de la fin de la COP28, prévue mardi en matinée.

La conférence se terminera à 11 heures tapantes, a maintes fois répété son président, Sultan Ahmed Al Jaber, qui n’entend pas la voir se prolonger comme les précédentes, ce qui n’a pas manqué de faire sourciller de doute de nombreux participants.