Le déclin de la biodiversité s’observe partout sur la planète. Le Québec n’est pas à l’abri de cette crise mondiale, qui touche de nombreuses espèces présentes chez nous. Plusieurs sont associées à des sons qui pourraient disparaître. À l’approche de la COP15 sur la biodiversité qui commence le mercredi 7 décembre à Montréal, voici huit espèces dont l’avenir est incertain.

Rainette faux-grillon de l’Ouest

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Rainette faux-grillon de l’Ouest

Statut : menacée

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Cette petite grenouille (qui mesure moins de 3 cm) chante si fort qu’on peut l’entendre à plusieurs centaines de mètres de distance. Une prestation qui devient assourdissante si plusieurs mâles chantent en même temps, pour séduire les femelles au printemps. C’est d’ailleurs grâce à son chant caractéristique que les experts arrivent à faire l’inventaire des rares populations toujours présentes au Québec. Le développement immobilier menace particulièrement les derniers habitats de l’espèce, en Montérégie.

Pic à tête rouge

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Pic à tête rouge

Statut : en voie de disparition

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Depuis 2018, le pic à tête rouge est considéré comme une « espèce en voie de disparition » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). C’est un oiseau qu’on ne retrouve qu’en Amérique du Nord. Au Canada, son aire de répartition inclut le sud de la Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario et le Québec. Dans tout le Canada en 2018, la population de pics à tête rouge était estimée entre 4000 et 4500 individus. Au Québec, sa présence est plutôt rare de nos jours et des observations ont été répertoriées dans quelques régions seulement : Outaouais, Montréal, Montérégie et Cantons-de-l’Est.

Caribou des bois

PHOTO MARK BRADLEY, FOURNIE PAR PARCS CANADA, ARCHIVES LA PRESSE

Caribou des bois

Statut : en voie de disparition

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Le dossier du caribou des bois a régulièrement défrayé la chronique en 2022, notamment en raison d’une mésentente entre le fédéral et le gouvernement du Québec quant aux mesures de protection de cette espèce. Au Québec, il ne resterait qu’une vingtaine de caribous dans Charlevoix et tout au plus 40 individus en Gaspésie. Les sept derniers en Abitibi sont dans un enclos, à Val-d’Or. Le déclin du caribou est attribuable à la perturbation de son habitat naturel, principalement en raison des coupes forestières.

Béluga

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Bélugas

Statut : en voie de disparition

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Ce mammifère marin entièrement blanc est facilement reconnaissable par l’absence d’une nageoire dorsale. Les scientifiques estiment qu’il reste moins de 900 bélugas dans l’estuaire du Saint-Laurent. Les polluants chimiques et les activités humaines sont parmi les nombreuses causes du déclin de cette espèce. On doit par ailleurs au béluga la création du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, en 1998. C’est le seul cétacé qui vit à longueur d’année dans le Saint-Laurent. En raison de son répertoire vocal très riche, on surnomme le béluga le « canari des mers ».

Martinet ramoneur

PHOTO ZAK POHLEN, TIRÉE DE FLICKR

Martinet ramoneur

Statut : menacé

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Entre 1970 et 2019, la population canadienne de cette espèce a chuté de 88 %. Il resterait moins de 12 000 individus au Canada, dont environ 2500 au Québec. L’espèce doit son nom au fait qu’elle a adopté les cheminées de maisons ou d’édifices pour y construire son nid. Le martinet ramoneur consacre une bonne partie de sa journée en vol à se nourrir d’insectes.

Engoulevent bois-pourri

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Engoulevent bois-pourri

Statut : menacé

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Cette espèce d’oiseau doit son nom à son chant donnant l’impression d’entendre « ouîp-pour-ouîl » (ou bois-pourri), qui est à l’origine de son nom anglais : whip-poor-will. Au Canada, on le retrouve dans six provinces : la Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Cet oiseau chante le plus souvent durant les clairs de lune. L’engoulevent bois-pourri est notamment affecté par la baisse du nombre d’insectes, provoquée par l’utilisation de pesticides.

Paruline azurée

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Paruline azurée

Statut : en voie de disparition

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Espèce en voie de disparition au Canada, la paruline azurée est aussi inscrite sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Entre 1970 et 2014, sa population en Amérique du Nord a décliné de 72 %. Au Canada, on estime que celle-ci se situe entre 500 et 1000 couples en Ontario et au Québec. La paruline azurée est considérée comme une espèce parapluie, puisque la protection de son habitat assurerait la survie d’autres espèces présentes dans des forêts matures. Les activités humaines en milieu forestier sont l’une des principales causes de son déclin.

Grèbe esclavon

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Grèbe esclavon

Statut : en voie de disparition

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Au Québec, on ne retrouve cette espèce qu’aux Îles-de-la-Madeleine, qui abritent une population de cet oiseau aquatique depuis au moins une centaine d’années. La population des Îles a été désignée « espèce en voie de disparition » en 2009. À l’échelle mondiale, le grèbe esclavon est considéré comme une espèce « vulnérable ». On estime qu’il ne reste qu’une quinzaine de couples aux Îles-de-la-Madeleine. L’une de ses particularités, c’est qu’il capture et mange ses proies sous l’eau.

Note : les statuts sont ceux établis par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

Sources : COSEPAC, eBird et Nature Canada

En savoir plus
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    Dans un rapport dévoilé en septembre dernier, l’ONG BirdLife a dévoilé que la moitié des espèces d’oiseaux sur la planète sont actuellement en déclin. De plus, une espèce sur huit est menacée d’extinction.
    Source : BirdLife