Hydro-Québec est condamnée à 40 000 $ d’amende pour avoir enfreint la Loi fédérale sur les espèces en péril. La société d’État a causé des dommages dans la zone visée par le décret d’urgence protégeant la rainette faux-grillon de l’Ouest à La Prairie, en Montérégie.

Le 13 octobre dernier, Hydro-Québec a plaidé coupable à un chef d’accusation pour avoir enfreint les interdictions prévues au décret d’urgence adopté en 2016 par le gouvernement fédéral. Lors d’une patrouille, le 23 mars dernier, des agents d’Environnement Canada ont constaté qu’Hydro avait mené des travaux à La Prairie causant « des dommages visibles sur une zone estimée à plus de 3955 m» dans la zone protégée par le décret fédéral.

Rappelons qu’à l’automne 2020, deux entreprises avaient été condamnées à des amendes de 20 000 $ chacune pour des travaux réalisés à la demande d’Hydro-Québec. Les travaux avaient été conduits dans la zone protégée par le décret à La Prairie.

Le décret d’urgence adopté le 8 juillet 2016 avait pour but de protéger la rainette faux-grillon, une espèce considérée comme « menacée » par le gouvernement fédéral. Au Québec, cette minuscule grenouille mesurant moins de 3 cm a le statut d’espèce « vulnérable ».

Le décret a eu pour conséquence de stopper un important projet de lotissement résidentiel à La Prairie réalisé dans l’un des derniers habitats de l’espèce en Montérégie. Le projet avait été approuvé par le gouvernement du Québec.

L’entrée en vigueur du décret avait d’ailleurs été devancée après que les autorités aient constaté qu’un promoteur, Groupe Maison Candiac, avait fait raser un boisé d’environ 60 000 m⁠2 dans la zone identifiée par le décret, et ce, en pleine période de nidification d’oiseaux migrateurs. Le promoteur a été condamné en 2019 à verser une amende de 20 000 $.