Une cinquantaine de médecins de Rouyn-Noranda exhortent Québec à forcer la Fonderie Horne à réduire ses émissions polluantes « sans délai » pour diminuer l’exposition aux contaminants des habitants de la ville.

Ils réclament que les concentrations de contaminants atmosphériques comme l’arsenic et d’autres métaux lourds soient abaissées à des normes « jugées sécuritaires pour la santé par les experts du ministère de l’Environnement ».

La norme québécoise limite les concentrations d’arsenic à 3 nanogrammes par mètre cube d’air (ng/m⁠⁠3), mais Québec autorise la Fonderie Horne à générer des concentrations de 100 ng/m⁠⁠3.

Les récentes données publiées par la Direction régionale de santé publique (DSPu) de l’Abitibi-Témiscamingue au sujet de Rouyn-Noranda, où l’espérance de vie est plus faible qu’ailleurs au Québec et où les cas de cancer du poumon, les retards de croissance intra-utérins et les maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC) sont plus fréquents, ont été la « sonnette d’alarme » qui a amené les médecins à s’exprimer en bloc, explique la Dre Marie-Pier Lemieux.

On devient un genre de laboratoire vivant sur ce que ça fait d’exposer des populations à de fortes concentrations de polluants.

La Dre Marie-Pier Lemieux, médecin à Rouyn-Noranda

La situation est d’autant plus déplorable que les émissions de contaminants sont un facteur « modifiable », rappelle la Dre Lemieux, estimant que c’est au gouvernement de se montrer plus exigeant envers la fonderie.

« Il n’y a pas de raison qu’à Rouyn, la norme soit différente qu’ailleurs au Québec », lance-t-elle.

Les médecins interpellent aussi François Legault sur « l’impact économique majeur d’un surcroît de cancers et de maladies chroniques au sein de la population » de la ville, ainsi que la « surcharge à prévoir sur [le] système de santé, déjà à pleine capacité, de cette augmentation de patients ».

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    Nombre d’habitants à Rouyn-Noranda
    Source : ministère des Affaires municipales et de l’Habitation