(Québec) Au lieu de diminuer, les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont connu une légère hausse au Québec en 2017, selon un bilan du ministère de l’Environnement.

Ce portrait a été publié mercredi, quelques jours après la COP25, la traditionnelle conférence internationale sur le climat, à Madrid. Des groupes avaient déploré que le gouvernement québécois s’y présente sans avoir diffusé son plus récent inventaire des émissions de GES, pour 2017. Greenpeace soupçonnait des raisons politiques.

Les émissions des GES ont augmenté de 0,2 % en 2017 par rapport à l’année précédente. Résultat : le Québec s’éloigne de sa cible, puisque la réduction des émissions entre 1990 et 2017 atteint maintenant seulement 8,7 %. Le Québec s’était pourtant donné comme objectif une réduction de 20 % d’ici 2020 par rapport à l’année de référence 1990.

Le gouvernement Legault avait renoncé à atteindre cette cible dès le début de son mandat, blâmant l’ancienne administration.

« Clairement, le rendez-vous de 2020, il est raté. Il est raté par l’inaction des libéraux. C’est clairement leur bulletin à eux », a réagi le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, juste avant une réunion du conseil des ministres.

Il maintient malgré tout l’objectif de 2030 : une réduction des émissions de GES de 37,5 % par rapport à 1990. « Elle demeure excessivement ambitieuse », a-t-il dit. Il déposera un plan d’action au début de l’année prochaine.

Selon M. Charette, les Québécois ne pourront pas vraiment porter un jugement sur l’efficacité du plan gouvernemental lors des prochaines élections. « Le bilan de la CAQ, on va commencer à l’avoir uniquement en 2022 », a-t-il souligné. Il y a un délai de deux ans pour dresser l’inventaire des émissions de GES pour une année donnée. Le bilan de 2020 sera donc connu en 2022. « Ce qui est malheureux, et on n’y est pour rien, c’est que nos chiffres à nous, on va commencer à les avoir uniquement à l’automne 2022, vraisemblablement après l’élection », a ajouté M. Charette.

Le Québec représentait 11 % des émissions canadiennes de GES en 2017 et a le meilleur bilan parmi les provinces, ce qui fait dire au ministre qu’« il ne faut pas s’autoflageller » malgré les piètres résultats du plus récent inventaire.