La direction de Loto-Québec se lance à la fin du mois dans la vente en ligne des billets de loterie. Toute croissance sera bienvenue, car Loto-Québec a multiplié les flops ces dernières années.

À compter du 27 août, Loto-Québec vendra le Lotto MAX et le 6/49 en ligne, comme le font déjà les sociétés d'État du jeu de l'Atlantique et de la Colombie-Britannique. Le consommateur achètera à loisir ses billets à partir d'un téléphone, d'une tablette ou d'un ordinateur. À terme, Loto-Québec s'attend à ce que les ventes en ligne correspondent à 1 ou 2% des ventes totales des loteries qui y sont offertes.

Entre-temps, quand on fait le bilan de la performance de Loto-Québec ces 10 dernières années, on constate des ratés. Le déménagement avorté du casino aux abords du bassin Peel en 2006 a obligé la société à débourser 306 millions dans la rénovation de l'ancien pavillon de la France, toujours aussi mal situé. La petite dernière des maisons de jeu, le Casino de Mont-Tremblant à la Station Mont-Tremblant ouvert en 2009, a perdu 4 millions en 2011. L'établissement devrait dégager un bénéfice d'exploitation positif cette année, assure-t-on à Loto-Québec.

Par ailleurs, il y a le désastre de l'expérience française où Loto-Québec se comporte en joueur compulsif, convaincu qu'il pourra se refaire les poches un jour.

Au cours du dernier exercice, la société a réduit de 60 millions la valeur de ses prêts dans Casinos Développement Europe et ses filiales «compte tenu de la crise européenne et des difficultés de l'industrie française des casinos». En juin 2011, son porte-parole, Jean-Pierre Roy, clamait dans nos pages «que le pire de la crise était passé et que la situation se rétablissait graduellement». Les 92 millions engloutis par Loto-Québec dans la société JOAGroupe ne valent plus que 12,7 millions aujourd'hui.

Néanmoins, Loto-Québec continue de croire en sa chance. «Il s'agit d'une perte théorique, si on retirait nos billes maintenant la perte ne serait plus théorique. On compte conserver notre placement tant qu'il n'aura pas repris une certaine valeur», a expliqué Marie-Claude Rivet, directrice adjointe Relations de presse.

Par le truchement de Casino Mundial, Loto-Québec détient 35% de JOAGroupe, qui exploite 20 casinos dans l'Hexagone.