Les propriétaires d'au moins 25 résidences de deux circonscriptions torontoises ont découvert au réveil, en fin de semaine, que leurs voitures avaient été dangereusement sabotées ou que leurs maisons avaient été vandalisées, apparemment parce qu'ils avaient installé chez eux des panneaux aux couleurs du Parti libéral du Canada (PLC), ont indiqué dimanche les libéraux.

Au moins 14 propriétaires de la circonscription de St. Paul, au coeur de Toronto, ont été victimes d'actes de vandalisme, vendredi soir, a affirmé la députée libérale Carolyn Bennett, qui cherche à se faire réélire dans cette circonscription. Les câbles de frein de voitures ont été tranchés ou endommagés, certains véhicules se sont retrouvés avec la lettre «L» gravée au moyen de clés sur un côté, et des graffitis contre le PLC ont été peints sur les façades de maisons.Samedi soir, au moins 11 autres résidences ont été visées par des vandales dans Parkdale-High Park, circonscription du secteur ouest de Toronto.

Les libéraux ont jugé choquant et troublant que ces gestes aient semblé viser leurs militants.

«La chose la plus choquante est l'intimidation de personnes qui prennent part à un processus démocratique», a déclaré Mme Bennett.

«Ces gens dont les câbles de frein ont été coupés auraient pu être tués, a-t-elle ajouté. C'est comme un mauvais film.»

Mme Bennett a indiqué que ces gestes reflétaient une tendance inquiétante compte tenu du fait que d'autres militants ont été impliqués dans des incidents similaires à Guelph, en Ontario, à la fin du mois d'août, de même que dans la circonscription torontoise de Willowdale, en mars, dans les deux cas à l'approche d'élections complémentaires.

En campagne dans l'ouest du pays, le chef libéral Stéphane Dion a vivement réagi: «Ce qui est arrivé à Carolyn (Bennett) et à toute notre équipe est complètement inacceptable dans toute démocratie, a-t-il déclaré en point de presse, à Churchill, au Manitoba. Nous ne serons pas intimidés. La police jouera son rôle et trouvera un moyen d'arrêter cela. Ce n'est pas une pratique démocratique, c'est quelque chose que nous ne pouvons accepter au Canada.»

La police de Toronto a dit avoir entrepris une enquête sur cette affaire. Elle n'a cependant pas voulu confirmer que celle-ci soit liée à la campagne électorale.

Des policiers ont effectué des patrouilles dans la circonscription de Mme Bennett, samedi soir, afin d'empêcher d'autres actes de vandalisme. Ils ont intention de continuer de patrouiller dans les secteurs touchés.

Samedi matin, Jennifer Lithgow s'est réveillée pour découvrir que la phrase «B. (Bob) Rae ment» avait été peinte sur la façade de sa maison. Après être montée dans sa voiture avec sa fille de six ans, elle a constaté que les freins ne fonctionnaient pas.

Mme Lithgow n'a pas immédiatement établi un lien entre les deux incidents. Après avoir contacté l'équipe de campagne de Mme Bennett pour lui faire savoir que sa maison avait été vandalisée, elle a cependant appris que d'autres voitures avaient été endommagées, incluant celle d'un voisin.

«Je ne peux croire que quelqu'un puisse faire ça, c'est dangereux. J'aurais pu me blesser, ou ma fille qui se trouvait alors avec moi dans la voiture. J'aurais pu blesser quelqu'un d'autre si je n'avais pas été capable d'arrêter», a-t-elle déclaré.

«S'ils avaient crevé mes pneus pour marquer un point, cela aurait été une chose, mais de saboter ma voiture, de possiblement me mettre en danger et de mettre en danger d'autres personnes est tout simplement ahurissant», a ajouté Mme Lithgow.

Mme Lithgow a indiqué que sa famille avait installé des pancartes libérales sur le terrain lors de précédentes campagnes électorales et que cela n'avait jamais causé de problème. Ils ont décidé de ne pas enlever leur panneau pour «ne pas céder».