Si le chef conservateur Stephen Harper ne veut pas alerter les Canadiens, réitérant que le pays n'est pas à l'aube d'une récession, il espère malgré tout capitaliser sur ces temps qu'il qualifie «d'incertains» pour faire valoir que son parti est, à son avis, le mieux placé pour affronter une période économique difficile.

Au cours d'un point de presse à Vancouver, mercredi, il a rejeté les conclusions d'un rapport de la firme de courtage Merrill Lynch, qui prédit une débâcle des secteurs de l'habitation et des prêts hypothécaires au Canada, similaire à celle de son voisin du sud.

«Je n'accepte pas cette conclusion, pas du tout. Nous avons vu (...) un marché de construction beaucoup plus fort au Canada qu'aux États-Unis. Nous n'avons pas du tout la même situation avec les hypothèques», a affirmé M. Harper.

Selon lui, la consommation et les institutions financières canadiennes se portent également beaucoup mieux qu'aux États-Unis.

Mais pour ne pas courir de risque, le leader du Parti conservateur a invité les électeurs à voter pour un parti qui, à son avis, ne leur réservera pas de mauvaises surprises.

Il a prétendu que les autres partis compromettraient la santé de l'économie en imposant de nouvelles taxes et en faisant plonger le pays dans des déficits.

«Avoir diminué les taxes, les maintenir basses, faire des surplus, dépenser dans des domaines qui vont permettre à l'économie de rester compétitive dans le monde: nous sommes le seul parti à proposer cela dans notre plateforme», a-t-il soutenu.

«Les autres partis ne font que de belles paroles, comme on dit en français, (...) et leurs politiques iraient exactement dans la direction inverse», a-t-il poursuivi.

Jouant la carte de la modestie, il a convenu qu'il était conscient de ses propres faiblesses et de celles de son gouvernement, mais il a fait valoir que le Canada était à un point tournant de l'histoire où il avait besoin d'un leader réaliste et déterminé.

Lutte contre les pollueurs

La promesse conservatrice du jour, mercredi, portait encore un fois sur la lutte contre le crime, mais cette fois sur les crimes «contre l'environnement».

M. Harper a annoncé que s'il était réélu, il investirait 113 millions $ en cinq ans pour s'attaquer aux pollueurs, notamment pour assurer une inspection plus importante et faciliter les procès contre les contrevenants.

Il a promis par ailleurs l'imposition d'amendes allant jusqu'à 6 millions $ pour les compagnies et 1 million $ pour les particuliers violant les lois environnementales.

Les pollueurs sont les derniers d'une longue liste de «criminels» à laquelle les conservateurs veulent s'attaquer.

Cette semaine, le chef conservateur a promis, entre autres, de sévir contre les jeunes contrevenants et de bannir les peines avec sursis pour certains crimes.

«Si vous voulez un gouvernement sévère contre les crimes environnementaux, vous devez réélire un gouvernement sévère contre le crime en général», a lancé M. Harper.