À sept jours du scrutin, le NPD lance une offensive au Québec, attaquant de plein fouet le Bloc québécois. Dans une publicité télévisée qui sera diffusée à partir d'aujourd'hui, les néo-démocrates tombent à bras raccourcis sur le parti de Gilles Duceppe, l'accusant d'être le principal obstacle à l'éviction du gouvernement conservateur de Stephen Harper.

«Un vote pour le Bloc québécois bloc l'environnement, bloc les familles moyennes, bloc l'économie, mais surtout, bloc ll'avenir du Québec «, peut-o voir et entendre dans le court message, sur fond de corridors glauques d'un labyrinthe, qui se terminent tous en cul-de-sac.

«Un seul geste pour débloquer les choses», dit ensuite le chef du NPD, Jack Layton, exhortant les Québécois de voter pour sa formation politique.

Après avoir attaqué les conservateurs dans leurs publicités en français comme en anglais, les néo-démocrates changent maintenant leur cible, cherchant à se présenter dans l'ensemble du Canada comme la voie de rechange crédible au parti de Stephen Harper.

«Nous voulions démontrer à quel point le Bloc empêche le remplacement d'un gouvernement, souligne Éric Hébert Daly, le directeur de la campagne du NPD pour le Québec. Ils disent qu'ils veulent empêcher une majorité conservatrice, mais ils n'ont pas été capables d'empêcher des gouvernements majoritaires libéraux ou empêcher quoi que ce soit. Tout ce que le Bloc fait, c'est tourner en rond. «

Or, le NPD, rappel le M. Hébert Daly, a réussi à aller chercher au-delà d'un milliard de dollars pour le Québec dans le budget du gouvernement libéral de Paul Martin, en 2005.

Pour l'actuelle campagne électorale, le NPD a mis le paquet. « Il y a une raison pourquoi le NPD investit tant au Québec. On a l'équipe la plus importante de notre histoire au Québec, des candidats qui sont vraiment dans la course pour gagner. Le chef est venu huit fois et va revenir encore avant la fin «, indique le directeur, rappelant qu'aux dernières élections, les analystes s'étonnaient que Stephen Harper soit allé à 10 reprises au Québec pendant la campagne. Les conservateurs avaient ensuite élu 10 députés au Québec en janvier 2006, créant la surprise.

C'est l'élection de Thomas Mulcair, dans une partielle à Outremont, en septembre 2007, qui a changé la donne pour le NPD au Québec.

« Depuis ce temps-là , les gens nous voient d'une façon différente. Il y a une ouverture qui existe maintenant. Dans les régions de Montréal et l'Outaouais, on est vraiment un fort deuxième», soutient M. Hébert Daly. Outre la circonscription de M. Mulcair, les néodémocrates fondent beaucoup d'espoir dans Gatineau, Jeanne-LeBer et WestmountVille-Marie, où ils ont placé leurs candidats-vedettes.

Selon Harris Décima, qui tient des sondages en continu, les appuis au NPD au Québec sont toutefois stagnants, entre 11 et 13% depuis deux semaines, après un sommet à la miseptembre de 17% d'intentions de vote. Le dernier coup de sonde CROP pour La Presse, fin septembre, plaçait quant à lui les néo-démocrates à 16% au Québec.

Avant de revenir vers l'est du pays, le chef du NPD fa i t campagne, hier et aujourd'hui, en Colombie-Britannique, une région qui lui est très favorable. Le plus récent sondage Ekos, daté du 5 octobre, y place même les troupes de Jack Layton à égalité dans les intentions de vote avec les conservateurs, à 32%, loin devant les libéraux, à 21% et les verts, à 15%.

Les néo-démocrates avaient remporté 10 sièges en 2006, sur les 36 de la province, et espèrent aller en chercher plusieurs autres, misant sur le fait que le Tournant vert proposé par les libéraux de Stéphane Dion est largement critiqué dans la région.

Le chef du NPD a martelé toute la journée hier que le la isser-faire économique de Stephen Harper était inacceptable en cette période d'incertitude économique, et que lui seul se préoccupait réellement des familles canadiennes et de leurs besoins.