C’est jour de rentrée scolaire pour des centaines de milliers d’enfants de la région de Montréal. Il reste encore des centaines d’enseignants à trouver partout au Québec, mais le ministre de l’Éducation assure que la situation n’est pas pire que l’an dernier à pareille date.

Selon le plus récent bilan de Québec, il manque 502 enseignants dans les écoles, « un peu moins de 1 % à l’échelle de la province », a déclaré le ministre Jean-François Roberge en entrevue à La Presse, vendredi. Ce chiffre ne tient pas compte des postes à temps partiel laissés vacants.

« On est dans une situation semblable à ce qu’on vivait dans les années passées », assure Jean-François Roberge.

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Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation

La présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES) explique que « concrètement, il y a aujourd’hui un adulte pour accueillir chaque élève ».

Mais « ce n’est pas vrai qu’il y a un prof dans chaque classe », ajoute-t-elle.

« On a trouvé des solutions dans chacune de nos écoles. Parfois ce sont des suppléants, parfois ce sont des enseignants qui n’ont pas d’élèves à certains moments », explique Kathleen Legault.

Elle souligne néanmoins que le portrait de la pénurie d’enseignants brossé par le ministre de l’Éducation ne tient pas compte des postes à temps partiel qui doivent être pourvus. Au centre de services scolaire de Montréal, il reste 98 postes à temps plein à pourvoir, mais aussi 300 postes temporaires.

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Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire

On cherche parfois « l’enseignant d’éducation physique qui travaille quatre jours par semaine ou l’orthopédagogue qui travaille trois jours par semaine ». « On ne peut pas les négliger », dit Kathleen Legault.

C’est ce que le ministre « ne dit pas », ajoute Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE). Environ la moitié des écoles cherchent « deux ou trois enseignants à temps partiel ».

C’est sans compter les techniciens en éducation spécialisée et les éducatrices en service de garde, ajoute-t-il.

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Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement

S’il est vrai qu’on recrute de nouveaux enseignants chaque jour, la situation « évolue moins vite que les années passées », observe Nicolas Prévost. Il prévoit qu’il sera plus difficile que les années précédentes de trouver les 600 enseignants qui manquent à l’appel.

Le ministre Roberge se défend d’embellir la réalité. « J’ai un portrait juste, assure-t-il. L’intérêt n’est pas de faire une bataille de chiffres, c’est d’organiser une belle rentrée pour nos jeunes et leur donner des services scolaires. On regarde en avant. »

Vendredi, Québec a publié la liste des postes à temps plein vacants selon le centre de services scolaire et promet de la mettre à jour chaque semaine.

Consultez la liste des postes à temps plein vacants

Seuls trois centres de services scolaires au Québec ont fait leur rentrée vendredi, mais de ce nombre figure le plus gros de la province, celui de Montréal, qui compte à lui seul près de 80 000 élèves au secteur des jeunes.

Des autobus in extremis

La rentrée aura été stressante pour bien des parents. Le gouvernement a signé in extremis une entente avec les transporteurs scolaires, jeudi. Quelques heures plus tôt, des parents ont témoigné à La Presse qu’ils ne pourraient envoyer leur enfant à l’école si l’autobus ne passait pas.

Il était minuit moins une, reconnaît le ministre Roberge.

« Je comprends que les parents veulent un service dès la rentrée, c’est ce qu’on voulait offrir. Ça fait depuis mai qu’on négocie avec les transporteurs », dit Jean-François Roberge.

Il se dit « confiant » que l’entente de principe signée jeudi avec les transporteurs est la bonne.