L’Université du Québec à Rimouski accueillera sa première cohorte d’aspirants vétérinaires à l’automne 2024. Une relève très attendue en région, où le manque de vétérinaires pratiquant auprès des animaux de la ferme se fait cruellement sentir.

Au Québec, la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, établie à Saint-Hyacinthe, est la seule porte d’entrée à la profession.

Enfin, jusqu’à maintenant.

Dès l’automne 2024, un campus satellite accueillera sa première cohorte de 25 étudiants à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Par comparaison, le campus de Saint-Hyacinthe forme 96 étudiants chaque année.

« C’est une excellente nouvelle pour contrer la pénurie de médecins vétérinaires », se réjouit le président de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, le DGaston Rioux.

Le projet, dévoilé par Québec mardi, nécessitera la construction d’un bâtiment pour accueillir de nouveaux laboratoires, une animalerie et un centre de simulation vétérinaire sur le campus de l’UQAR.

Un programme attendu

Les régions attendaient ce programme depuis des années.

Qu’il s’agisse des petites bêtes ou des animaux de la ferme, le manque de vétérinaires frappe de plein fouet « toutes les régions et tous les secteurs confondus », souligne le DRioux.

Mais la demande est particulièrement forte en région, où des éleveurs sont parfois forcés d’abattre des animaux trop malades ou souffrants, faute d’avoir accès à un vétérinaire.

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Avec ce nouveau campus, Québec espère attirer des aspirants vétérinaires en région. Plus de 50 % des places seront d’ailleurs réservées aux étudiants intéressés à soigner des animaux de la ferme.

« C’est une excellente nouvelle pour les régions, c’est une excellente nouvelle pour la pratique chez les animaux de la ferme », dit le président de l’Ordre.

D’autant plus que la pénurie risque de s’accentuer dans les prochaines années, alors qu’environ le tiers des vétérinaires prendront leur retraite d’ici 2027, rappelle-t-il.

Encore un peu de patience

Les nouveaux étudiants feront leurs trois premières années d’études à Rimouski, puis poursuivront leur programme pendant un an au campus de Saint-Hyacinthe. « C’est une question de disponibilité des équipements de haute technologie » et du personnel qui peut les opérer, explique le DRioux.

La dernière année de la formation consacrée aux stages cliniques sera réalisée en partie dans les régions souffrant du manque de main-d’œuvre.

Les propriétaires d’animaux doivent donc prendre leur mal en patience : ces nouveaux étudiants n’entreront pas sur le marché du travail avant sept ans. D’ici là, l’Ordre travaille sur plusieurs chantiers à la fois pour s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre, dont la délégation d’actes aux techniciens vétérinaires et l’accueil de vétérinaires étrangers.

« Ce sont des projets complémentaires. Le fil d’arrivée, ce sera la première cohorte qui va graduer. Ça va être extraordinaire », conclut le DRioux.