Les écoles de Montréal ont vu arriver près de 2000 nouveaux élèves dans leurs classes d’accueil depuis janvier. Parmi ceux-ci, on compte une centaine de jeunes Ukrainiens.

À lui seul, le centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) a accueilli près de la moitié (800) de ces élèves venus d’ailleurs. On a ajouté 19 classes d’accueil à celles déjà existantes depuis le début de l’année, dont le tiers au cours des deux dernières semaines.

Le portrait est similaire au centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSSPI), où on a dû ouvrir 20 classes supplémentaires pour accueillir les 472 nouveaux élèves. Du côté du centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB), ce sont 600 nouveaux élèves qui sont arrivés sur les bancs des classes d’accueil.

Une centaine de jeunes Ukrainiens font partie des nouvelles inscriptions enregistrées au sein de ces trois centres de services scolaires.

Réorganisation du personnel

Cet afflux de nouveaux élèves entraîne une réorganisation dans les écoles. Durant la crise sanitaire, les enseignants des classes d’accueil qui n’avaient plus assez d’élèves pour un groupe se sont vu confier d’autres tâches, explique Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES).

« On a réaffecté le personnel disponible parce qu’ils ont une sécurité d’emploi et qu’il fallait leur offrir autre chose. Par exemple, quelqu’un qui enseignait en troisième année en accueil, on l’a mis dans une classe de troisième en régulier », explique Mme Legault.

En temps normal, poursuit-elle, une école peut avoir jusqu’à 12 classes d’accueil. Pendant la pandémie, on comptait en moyenne deux ou trois groupes par établissement.

D’ici les vacances d’été, les écoles pourront compter sur des étudiants en éducation pour prêter main-forte. « On aura le personnel enseignant pour accompagner chaque groupe d’élèves », dit Kathleen Legault.

Dès septembre, ces enseignants qui ont une expertise dans le champ de l’accueil retourneront auprès de leurs groupes d’élèves, ce qui risque d’exacerber la pénurie d’enseignants dans les autres classes. Plusieurs postes sont toujours vacants, et les établissements peinent à recruter, indique l’AMDES.

Au Québec, la Charte de la langue française oblige les enfants à fréquenter l’école en français. Les jeunes réfugiés et demandeurs d’asile n’y font pas exception. Les élèves allophones doivent passer par les classes d’accueil francophones pour un minimum de 10 mois avant d’intégrer l’école ordinaire, précise Mme Legault.

Qu’est-ce qu’une classe d’accueil ?

Les enfants des familles allophones qui passent chaque jour la frontière sont pour la plupart dirigés vers ces classes d’accueil pour favoriser leur intégration au Québec, à commencer par l’apprentissage du français. L’élève y apprend les codes et valeurs de sa nouvelle société d’adoption tout en se posant dans un contexte bienveillant. Créées en 1969, ces classes ont gagné en importance au tournant des années 2000 afin de s’adapter aux nouvelles réalités de l’immigration québécoise, grandissante depuis.