Le collège Dawson dénonce la volte-face de Québec dans son projet d’agrandissement, qu’il estime « essentiel » à l’apprentissage de ses élèves, et lui enjoint de maintenir son financement.

Dans un communiqué de presse diffusé jeudi, le collège Dawson a fait part de sa « vive déception » quant au retrait de Québec de son projet d’infrastructure, annoncé la semaine dernière. Le cégep anglophone appelle le gouvernement à revenir sur sa position.

« Le nouveau bâtiment est essentiel si l’on veut améliorer considérablement l’environnement d’apprentissage des étudiants et étudiantes actuels », fait valoir Michael Goldwax, président du conseil d’administration du collège Dawson.

Mercredi, le conseil d’administration a adopté une résolution soulignant « l’importance et la nécessité que le dossier soit traité de façon juste et équitable selon les normes ministérielles en vigueur ». Le cégep rappelle que le gouvernement avait approuvé ce projet, dont le coût est évalué à 100 millions. Le dossier avait même été inclus dans les chantiers d’infrastructure à réaliser de façon accélérée.

« Le déficit d’espace de Dawson a été reconnu par le ministère de l’Éducation supérieure. Cette reconnaissance se fonde sur des normes précises qui sont appliquées à l’ensemble des cégeps », souligne M. Goldwax.

Le collège Dawson se défend de vouloir augmenter le nombre d’élèves avec ce projet d’agrandissement qui accueillera sept programmes en santé et une clinique-école, et assure avoir toujours respecté son plafond d’admissions.

« Précédent créé »

La Fédération des cégeps s’inquiète du « précédent créé par la volte-face du gouvernement ». « Il est très préoccupant de voir le gouvernement du Québec aller à l’encontre des normes édictées par son propre ministère en reculant dans le projet de développement des infrastructures du collège Dawson », a déploré le président-directeur général de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay, dans un communiqué.

Un cadre prévisible et clair est d’autant plus crucial que les cégeps doivent se préparer à une explosion de la population collégiale dans les prochaines années, soutient la Fédération.

En entrevue avec La Presse juste avant l’annonce de Dawson, la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a maintenu le cap. « On avait des choix à faire. On a vraiment un grand enjeu dans la grande région de Montréal : 22 000 étudiants de plus qui s’en viennent dans les cinq prochaines années », a-t-elle indiqué.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré dans un récent point de presse qu’il souhaitait procéder d’abord à l’expansion des cégeps francophones.

Avec la collaboration de Marie-Eve Morasse, La Presse