C’était jour de rentrée jeudi pour de nombreux écoliers de la province, dont les 77 000 élèves du centre de services scolaire de Montréal. En matinée, dans la chaleur déjà difficilement tolérable, les jeunes de l’école Saint-Bernardin, dans le quartier Saint-Michel, ont rencontré leurs enseignants et collègues de classe.

« J’espérais être débarrassée du masque. Ça ne m’enchante pas. »

En une seule phrase, Eugénie Leblanc, 10 ans, a traduit l’état d’esprit de bien des Québécois, exaspérés par une pandémie qui n’en finit pas. Heureusement, elle retrouvait sa copine Imen dans la cour d’école. « On s’est ennuyées pendant les vacances », a dit Imen, tout sourire.

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Enseignante remettant des masques aux élèves de l’école Saint-Bernardin, jeudi

Si le masque doit être porté en classe dans certaines régions du Québec où la prévalence de la COVID-19 est importante, l’absence de bulles-classes, tant dans l’école qu’aux récréations, est un « aspect positif » de cette rentrée, a estimé Alexandre De Courcy, le directeur de l’école Saint-Bernardin.

« C’était difficile pour les élèves l’an dernier de ne pas pouvoir aller jouer avec leurs amis des autres classes », rappelle M. De Courcy. Bien qu’il ne puisse pas demander à ses enseignants s’ils sont vaccinés contre la COVID-19, il estime qu’une grande majorité le sont.

La directrice générale par intérim du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), Francine Fleury, croit quant à elle que les mesures en place sont suffisantes pour que cette nouvelle année scolaire pandémique se déroule bien.

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Francine Fleury, directrice générale par intérim du CSSDM

On est déjà passés par là, on est prêts.

Francine Fleury, directrice générale par intérim du CSSDM

Venu assister à cette rentrée scolaire, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a expliqué qu’il attendait d’ici quelques jours des informations de la Santé publique quant au déploiement de tests de dépistage rapides dans les écoles.

« Ce que nous dit la Santé publique, c’est que ce sera déployé dans des endroits où il y a plus de propagation. On sait qu’il y en a plus à Montréal qu’ailleurs, donc quand on va commencer, ce sera sans doute dans certaines écoles à Montréal », a expliqué le ministre Roberge.

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Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, salue Yaakoub Echikr au premier jour de classe à l'école Saint-Bernardin.

« Ça a toujours été la sécurité avant tout »

Les parents rencontrés aux abords de l’école Saint-Bernardin étaient pour la plupart satisfaits des mesures sanitaires mises en place par Québec.

Mohammed Tendane accompagnait ses enfants, Karim et Safa, à l’école. L’augmentation des cas dans la province « fait peur », a-t-il observé, tout en ajoutant que les mesures de Québec dans les écoles lui semblent suffisantes. « Même avant le [variant] Delta, ça a toujours été la sécurité avant tout », croit M. Tendane.

La dernière année s’est bien déroulée, rappelle pour sa part Geneviève Morency, qui dit qu’elle n’a aucune raison de penser que ce sera différent dans les prochains mois. Comme elle doit se rendre sur les lieux de son travail, elle craint de devoir s’absenter si ses enfants ont des symptômes de la COVID-19. « Ils parlent de seulement isoler les cas positifs. J’espère que ce sera le cas », dit cette mère de deux enfants qui fréquentent l’école.

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Kahina Hamroun accompagnait ses enfants Athena et Thanina Hassad le jour de la rentrée.

Pour sa part, Kahina Hamroun est rassurée par la campagne de vaccination. « Je pense que ça devrait aller mieux que l’année dernière », dit cette mère de trois enfants.

Encore 400 profs à trouver

La pénurie d’enseignants continue de toucher les écoles de la province et il manque à cette date-ci « un peu moins » de 400 enseignants dans les classes, a révélé jeudi M. Roberge. Le quart de ces postes sont à pourvoir au CSSDM.

« Dans la majorité des classes, on a des enseignants. Les indications que j’ai, c’est que la situation s’améliore, mais de manière très légère par rapport à l’année dernière », a expliqué le ministre. À pareille date l’an dernier, il manquait environ 575 enseignants à temps plein dans les classes.

Il reste « encore du travail à faire » pour attirer les enseignants dans la profession et les retenir, a reconnu Jean-François Roberge.

Les élèves de l’école Saint-Bernardin ont de la chance : il ne manque pas de personnel dans leur école.

Un pavillon neuf

Pour la première journée de classe au centre de services scolaire de Montréal, les médias avaient été conviés devant le pavillon flambant neuf de l’école Saint-Bernardin. Sur ce terrain, s’élevait auparavant un bâtiment patrimonial construit en 1918, mais détruit il y a deux ans parce qu’il était devenu trop vétuste. « On est fiers de ce qui a été établi et fiers que les élèves puissent profiter d’un bâtiment neuf », a déclaré jeudi Alexandre De Courcy, le directeur de l’école.

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Annie Prud’homme, enseignante de première année à l'école Saint-Bernardin

Enseignante de 1re année, Annie Prud’homme s’est dite rassurée de travailler dans un tel environnement. « Je n’ai pas d’inquiétudes quant à la ventilation, à la chaleur. Je souhaiterais la même chose à tous mes collègues du Québec », a-t-elle lancé.

Située tout près de la TOHU, cette nouvelle école de trois étages accueille notamment un gymnase équipé pour initier les enfants aux arts du cirque. L’école est également équipée d’un système géothermique.