Les élèves devront porter le masque en classe dans neuf régions du Québec, a confirmé le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge en conférence de presse, mardi après-midi.

Les élèves touchés sont ceux du Centre-du-Québec, de l’Estrie, de Lanaudière, des Laurentides, de Laval, de la Mauricie, de la Montérégie, de l’île de Montréal et de l’Outaouais.

« En cas de chaleur accablante, le gros bon sens s’applique » et le masque, même dans ces régions, pourra être retiré lors de journées particulièrement torrides, a dit le ministre Roberge, les écoles étant rarement climatisées.

Au fil de la rentrée et des constats épidémiologiques, les consignes relatives au port du masque évolueront, en ajoutant des régions ou en en retirant si jamais le variant Delta faisait moins de ravages que prévu.

Si la région de Québec n’est pas touchée par le masque obligatoire en classe, c’est « qu’il n’y a pas assez de virus, pas assez d’incidence », a expliqué DHoracio Arruda, directeur national de la santé publique.

Comment ont été déterminées précisément les régions où le port du masque sera imposé dans les écoles ? DHoracio Arruda n’a pas répondu par un taux précis. Il a indiqué que ça correspond en gros à l’ancien palier jaune, mais que la couverture vaccinale et la capacité hospitalière de chaque région ont aussi été prises en compte dans la prise de décision.

DArruda a aussi dit qu’il n’a pas été question de subdiviser les régions pour tenir compte du fait, par exemple, que la COVID-19 est beaucoup moins présente dans certains arrondissements de Montréal que dans d’autres.

Le port du masque en classe est accueilli avec soulagement par l’Association montréalaise des directions d’établissements scolaires (AMDES), qui y voit une façon de « protéger les services éducatifs ». La Fédération autonome de l’enseignement, qui représente des enseignants, explique pour sa part que le port du masque de procédure répond à l’une de ses demandes formulées plus tôt ce mois-ci.

Des tests rapides dans certaines régions

Comme La Presse le révélait mardi matin, Québec compte aussi beaucoup sur le déploiement de tests rapides. Ils le seront surtout dans les régions où les citoyens sont moins vaccinés. Dans tous les cas de figure, même là où des tests seront faits dans l’école même, cela ne se fera pas avant que les parents aient donné leur autorisation. On misera le plus possible sur des tests moins douloureux pour les enfants, de type salivaire.

Le ministre Roberge a témoigné sa reconnaissance au personnel d’avoir permis au gouvernement « de garder nos enfants à l’école [au printemps] plus que d’autres nations ».

« Les mesures sanitaires sont préventives, on les souhaite temporaires pour favoriser l’apprentissage et le bien-être du personnel et de tout le monde », a insisté M. Roberge.

Advenant une éclosion dans une école où le port du masque est en vigueur pour tous, seule la personne touchée sera retirée de l’école. Les cas contacts seront alors testés à partir du jour 3, mais ils pourront rester en classe.

Dans les régions où le masque n’est pas obligatoire, après un cas de COVID-19, les élèves et le personnel devront porter le masque et encore là, seule la personne atteinte sera retirée dans un premier temps.

« On est prêt pour une rentrée prudente, pour permettre à nos jeunes d’apprendre en classe, en personne », a dit M. Roberge.

Les campagnes de vaccination se poursuivront à l’école. À l’heure actuelle, près de 77 % des jeunes du secondaire ont reçu leurs deux doses ou ont pris un rendez-vous, a précisé DArruda.

La ministre déléguée à l’Éducation, Isabelle Charest, a confirmé que les jeunes peuvent reprendre les activités parascolaires. « Des mesures seront établies pour bien protéger les jeunes. »

Au primaire, les activités parascolaires, physiques et sportives se poursuivent. Il est toutefois possible que les élèves doivent se retirer temporairement de leurs activités parascolaires, notamment s’ils ont été en contact avec un cas de COVID-19 à l’école.

Au secondaire, le passeport vaccinal sera requis pour la pratique de certaines activités physiques et sportives dans le cadre du parascolaire. Le passeport vaccinal sera aussi requis pour la participation à des parties ou à des compétitions interécoles dans le cas des programmes particuliers en sport et des programmes Sports-études.

À l’extérieur, les activités physiques ou sportives pour lesquelles un passeport vaccinal sera nécessaire sont celles impliquant des contacts fréquents ou prolongés. De plus, toutes les activités physiques ou sportives intérieures sont visées par le passeport vaccinal.

Le ministre Jean-François Roberge a fait valoir que les consignes ne sont pas arrivées trop tard, que les écoles savent déjà depuis juin qu’il n’y aurait pas de bulles-classes, pas de limites d’enfants dans les transports scolaires et que les jeunes seront en classe à la rentrée. Mais pour le reste, a-t-il dit, il fallait attendre de voir quelle était la situation épidémiologique au moment de la rentrée.

Pour Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec, « le masque est un mal nécessaire afin que les écoles vivent une année scolaire aussi normale que possible. »

Avec la collaboration de Marie-Eve Morasse, La Presse