Les enseignants de la CSQ ont entériné dans une proportion de 74 % la proposition de règlement qui était intervenue avec Québec portant sur leurs conditions de travail et une majoration salariale qui leur est propre.

La Fédération des syndicats de l’enseignement, qui négocie pour 73 000 enseignants dans les centres de services scolaires francophones et les commissions scolaires anglophones, en a fait l’annonce mardi, en conférence de presse.

L’entente conclue entre la FSE, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec, n’inclut toutefois pas les hausses salariales qui seront offertes à l’ensemble des employés de l’État, puisque celles-ci sont négociées par la centrale syndicale, qui représente aussi des professionnels et des employés de soutien.

« Ce n’est pas avec le sourire qu’on vient vous donner les résultats aujourd’hui », a lancé d’emblée la présidente de la FSE, Josée Scalabrini. Elle fait ainsi allusion à la déclaration du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, qui avait déclaré en février 2020 qu’il était convaincu que les syndicats d’enseignants allaient finir par signer « avec le sourire ».

Importantes disparités

La proportion d’appui à la proposition de règlement, qui est globalement de 74 %, cache d’importantes disparités selon le syndicat de la FSE. Les votes varient de 18 % à 95 %, a précisé Mme Scalabrini.

Elle explique de telles différences par les attentes différentes de certains syndicats quant à l’allègement de la tâche, alors que d’autres se sont laissé séduire par les majorations salariales. Elle l’explique aussi par la différence entre les enseignants du primaire et du secondaire, puisque certaines dispositions bénéficieront davantage aux enseignants du secondaire qu’à ceux du primaire.

Cette entente avec la FSE-CSQ boucle ainsi la boucle, puisque les autres enseignants du primaire et du secondaire, syndiqués à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), avaient déjà entériné à 88 % leur entente de principe.

La FAE représente 49 000 enseignants des niveaux primaire, secondaire et de la formation professionnelle.

Québec satisfait

À Québec, les ministres Roberge et Sonia LeBel, au Trésor, se sont réjouis de cette seconde entente qui inclut maintenant l’ensemble des enseignants du primaire et du secondaire.

Ils ont toutefois précisé dans un communiqué que « la présente entente est indissociable d’une entente sur le volet financier et est assujettie à un règlement global ».

Cette entente avec la FAE « démontre, une fois de plus, que nous sommes à l’écoute des préoccupations de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de ce secteur, en offrant de meilleures conditions de travail, mais aussi des parents, qui souhaitent que nous travaillons tous ensemble à la réussite de leurs enfants », a commenté la présidente du Conseil du trésor.

« Avec de telles avancées en matière de reconnaissance du travail des enseignants et de valorisation de la profession, nous tenons parole. Par exemple, en réduisant significativement le temps de surveillance des élèves, nous permettons aux enseignants de consacrer davantage de temps à l’encadrement pédagogique », a commenté pour sa part le ministre Roberge.

La différence entre les 88 % de la FAE et les 74 % de la FSE-CSQ s’explique aussi par le fait que la FAE, dans sa négociation, avait mis beaucoup d’accent sur l’autonomie professionnelle des enseignants, alors que la FSE-CSQ misait davantage sur l’allègement de la tâche des enseignants et la composition des classes.

Mme Scalabrini concède que les enseignants ont fait des gains au chapitre du salaire, mais ils ne vont pas atteindre la moyenne canadienne ; ils vont s’en approcher.

Elle se félicite aussi du fait que les enseignants pourront passer 30 heures plutôt que 32 à l’école, puisqu’ils pourront passer ces deux heures à travailler à la maison — d’où la satisfaction de la FAE face à cette plus grande autonomie professionnelle. Mme Scalabrini souligne toutefois que cette mesure sera difficilement applicable au primaire.

La dirigeante syndicale estime toutefois que la FSE-CSQ n’a pas vraiment été « entendue » au chapitre de la composition des classes et de l’allègement de la tâche.

Certes, 75 classes spéciales de plus ont été ajoutées aux 150 déjà annoncées, en plus de 300 classes ordinaires dans des milieux plus difficiles, mais cela est insuffisant à ses yeux. « Oui ça vient aider, mais ce n’est pas à la hauteur des attentes », a opiné Mme Scalabrini.