(Québec) Après le réseau collégial, c’est au tour des enseignants d’annoncer un premier mouvement de grève dans les écoles primaires et secondaires de la province pour déplorer « l’absence de résultats satisfaisants » aux tables de négociation. La grève sera « de courte durée », environ quelques heures, la matinée du 14 avril prochain.

Malgré le dépôt mercredi d’une nouvelle offre par Québec, les membres de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) de 58 centres de services scolaires de la province feront la grève le 14 avril.

Alors que le réseau scolaire est fragilisé par les impacts de la pandémie, le mouvement de grève sera de courte durée, de 0 h 01 à 9 h 30, précisent les syndicats. « Cette façon de faire a comme objectif de perturber l’administration scolaire, tout en minimisant les répercussions sur les services éducatifs », ont-ils fait valoir, jeudi. À Québec, Lévis et Gatineau, les écoles sont par ailleurs fermées jusqu’au 12 avril.

Mais l’exercice « est appelé à se reproduire plus souvent et à se combiner ou à alterner avec les grèves pouvant être exercées par les autres fédérations de la CSQ », ajoute-t-on.

Les membres de la CSQ ont déjà voté à 73 % en faveur d’un mandat de « l’équivalent de cinq jours » de grève, à être tenus au moment opportun. Environ 10 000 enseignants, membres du personnel professionnel et de soutien du réseau collégial ont tenu une première journée de grève le 30 mars.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous parlons de grève aujourd’hui. C’est parce que les enseignants attendent des changements significatifs à leurs conditions de travail, qui sont par ailleurs directement liées aux conditions d’apprentissage des élèves. Or, le peu offert après des années de sous-investissement ne permet pas d’atteindre cet objectif », a indiqué la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini.

« On nous dit toujours que ce n’est pas le bon moment pour faire la grève. Malheureusement, la coupe est plus que pleine, la profession est en crise et il faudra des améliorations notables pour attirer et retenir les enseignants. […] Le gouvernement saupoudre des mesures sans véritables moyens, alors qu’il y a un coup de barre à donner, devenu encore plus nécessaire depuis la pandémie. Ça va nous prendre un signal pas mal plus clair que celui qui nous est envoyé », a-t-elle ajouté.

Dans sa nouvelle offre à son demi-million d’employés, Québec propose de faire passer les hausses salariales de 5 % à 6 % en trois ans si la croissance économique prévue est au rendez-vous et que l’inflation dépasse 5 %. Il ajoute des montants forfaitaires représentant 1 % du salaire la dernière année des prochaines conventions collectives.

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a dévoilé sa proposition en conférence de presse mercredi, au lendemain d’une rencontre avec les chefs syndicaux à Québec. Les centrales syndicales, quant à elles, ont manifesté pour souligner que les conventions collectives étaient échues depuis un an jour pour jour.