Le ministère de l’Enseignement supérieur a annoncé lundi l’annulation de l’épreuve uniforme de français qui devait se tenir le 16 décembre pour les cégépiens. Les élèves qui réussissent le cours préparatoire seront plutôt exemptés de passer cet examen, habituellement obligatoire pour l’obtention du diplôme d’études collégiales. La décision a entraîné un soupir de soulagement dans le milieu collégial, même si les différents acteurs interrogés trouvent qu’elle arrive bien tardivement.

Dans une lettre envoyée aux directions d’établissements collégiaux et dont La Presse a obtenu copie, Danielle McCann, ministre de l’Enseignement supérieur, confirme que l’obligation de réussite de l’épreuve est levée pour « tous les finissants à la session d’automne 2020 » ainsi que pour les élèves qui ont déjà réussi le troisième cours de littérature dans leur parcours collégial. C’est le troisième cours de langue et littérature, aussi appelé Français 103, qui sert habituellement de préparation à l’examen ministériel.

Mme McCann a aussi demandé à son Ministère de préparer une épreuve uniforme qui sera donnée entièrement en ligne le printemps prochain.

« Il y a un grand soulagement suite à cette annonce, même si elle est tardive », affirme Noémie Veilleux, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). « Les réactions que l’on voit, c’est que les étudiants sont reconnaissants », poursuit-elle, et ce, même si certains d’entre eux se sont préparés « dans le vide » pour l’examen.

« Sage décision »

« Il y avait des endroits où elle aurait eu lieu en personne, à d’autres, il aurait fallu être à distance, il n’y avait rien de clair. Donc, on avait de fortes préoccupations pour ce qui est de la question de l’équité » entre les élèves, souligne Yves de Repentigny, vice-président, regroupement cégep, à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec.

Même son de cloche à la Fédération des cégeps, qui qualifie l’annonce de « sage décision ». « Pour les grands cégeps, ça représente des centaines d’étudiants dans un gymnase, donc avec les mesures sanitaires qu’on doit respecter. C’était difficile à organiser », explique Judith Laurier, directrice des communications de la Fédération.

Cette annonce met fin à plusieurs semaines d’incertitude pour les élèves et les enseignants du collégial. Alors que des rumeurs d’annulation circulaient, certains établissements avaient déjà annoncé la suspension de l’épreuve à leurs élèves, alors que d’autres attendaient la confirmation écrite du gouvernement.

Deuxième annulation

« Je trouve la situation tellement déplorable en ce moment. J’avoue que je n’en reviens pas que l’info nous arrive si tard, de manière parcellaire et aussi erratique. C’est fâchant et insultant : pour nous qui enseignons les cours et pour les étudiants. Ce sont des bruits de “corridors” virtuels qui nous ont permis de comprendre que peut-être elle serait annulée », dénonce Emilie Sarah Caravecchia, qui enseigne le cours Français 103 au Collège Montmorency de Laval.

L’épreuve uniforme de français a également été annulée durant la session du printemps dernier, exemptant alors les finissants de la réussir. Les conditions d’exemption sont plus larges cette fois-ci. Par exemple, un élève terminant son parcours au printemps 2021 et ayant réussi son troisième cours de langue et littérature à l’automne 2020 n’aura pas à passer son épreuve uniforme le printemps prochain.

Le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas répondu à nos questions à temps pour la publication de ce texte.